«Il n’y a jamais assez d’argent », déplore Chantal Lamarche
Pont Gens-de-Terre: La MRC de La Vallée-de-la-Gatineau lance un ultimatum
La MRC de La Vallée-de-la-Gatineau vote une nouvelle résolution et exige, d’ici la mi-décembre, des actions concrètes du ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) quant à la reconstruction du pont Gens-de-Terre au nord de Grand-Remous, Autrement, il lui sera cédé la gestion des 325 baux de villégiatures, a-t-on appris le 7 novembre.
Cette résolution du conseil de la MRC datant du 17 octobre, relance la précédente remontant au mois d’août. Ce n’est pas une mouture à l’identique. « Fin septembre, à Québec, en compagnie du maire de Mont-Laurier qui est aussi préfet d’Antoine-Labelle, Daniel Bourdon, j’ai rencontré le sous-ministre associé aux Opérations régionales du MRNF, Martin Breault. Le financement de la reconstruction, on l’a trouvé mais ils ne sont pas encore satisfaits. Il n’y a jamais assez d’argent », déplore la préfète de La Vallée-de-la-Gatineau, Chantal Lamarche.
Cette dernière espérait mieux mais il lui est « très difficile d’avoir un rendez-vous avec la ministre du MRNF, Maité Blanchette Vézina ».
Du reste, le coût estimé pour reconstruire le pont situé dans la réserve faunique La Vérendrye, est passé de 3 M$ à 6,5 M$ en l’espace de trois ans, selon la préfète. Le ministère demande des contributions de la MRC (50 000 $) et des forestières et pourvoiries à hauteur de 10 %. « On n’a pas 650 000 dollars. On est l’une des MRC les plus pauvres au Québec », fulminait-elle, en septembre dernier, dans nos pages.
Impact sur l’économie
La perte de l’usage du pont (à plein potentiel) affecte l’économie d’un « territoire dévalorisé ». « L’an passé, ils l’ont classé à 30 tonnes. Normalement, c’est 60 tonnes. En août 2023, c’est passé à 15 tonnes. Les camions forestiers ne passent plus. Il faut faire un détour par Mont-Laurier de 130 km aller et 130 km retour et par Ferme-Neuve », déclarait-elle à L’info de la Vallée en septembre.
L’étape suivante pourrait être la fermeture complète.
L’ultimatum
D’ici le 15 décembre 2023, des actions devront être entreprises afin d’assurer la reconstruction « dans un délai raisonnable » (2024) de l’infrastructure précitée faute de quoi « [la Municipalité régionale de comté] redonnera au MRNF, la gestion des 325 baux de villégiature qui se trouvent de l’autre côté de ce pont », souligne la MRC val-gatinoise.
En outre, Mme Lamarche indique que cette gestion est un « cadeau empoisonné ». Lesdits baux (brut) sont reversés à 50 % au ministère et à 50 % à la MRC mais, précisait l’ancienne mairesse de Cayamant, « on a plein de dépenses avec notre 50 %. Donc, à la fin, on fait un déficit ».
Au total, La Vallée-de-la-Gatineau renferme 636 baux de villégiature sur son territoire.
« La sourde oreille »
À propos de la reconstruction souhaitée du pont Gens-de-Terres sur le chemin Lépine-Clova, agacée, Mme Lamarche s’était déjà fendue, en septembre dernier, du commentaire suivant à l’égard du MRNF : « [ils font] la sourde oreille ».
La MRC demande un décret d’urgence pour reconstruire le pont du chemin Lépine-Clova
En effet, des démarches politiques furent effectuées à maintes reprises par le Conseil des maires de l’entité administrative val-gatinoise.
Réponse du MRNF
Pourtant, le ministère semble enclin à tenir compte des desiderata de la MRC et des professionnels du milieu. « En août dernier, le MRNF avait baissé la capacité du pont Gens-de-Terre à 15 tonnes lors d’une inspection [y ayant révélé] de nouveaux dommages.
Le MRNF reconnaît l’importance de ce lien stratégique […] notamment pour les villégiateurs. Plusieurs rencontres ont eu lieu entre le MRNF et les entreprises forestières. Le ministère […] comprend que les partenaires maintiennent leur position de limiter leur contribution à 10% des coûts du projet.
Dans [ces] circonstances, et afin de limiter [lesdits] coûts, le MRNF en est à évaluer les travaux requis pour permettre de rehausser la charge du pont à 30 tonnes et ainsi assurer la desserte des villégiateurs.
Pour le financement de travaux, […] les estimations obtenues [sont à] environ 5 M$. »
Importance interrégionale
Auprès de Québec, la MRC a insisté sur « l’importance interrégionale » que « constitue [cet] axe routier » qui s’inscrit dans « le réseau multiusage prioritaire de la région des Laurentides et de l’Outaouais ».
De même, cette voie de communication représente « la porte d’entrée pour […] les détenteurs de baux de villégiature et donne accès à plusieurs territoires fauniques (pourvoiries, ZEC et SEPAQ) desdites régions.
Cette résolution a été envoyée à Mme Blanchette Vézina mais également au ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, au ministre responsable des Infrastructures, Jonathan Julien, aux ministres responsables de l’Outaouais et des Laurentides, respectivement Mathieu Lacombe et Benoit Charrette, ainsi qu’à d’autres personnalités politiques.
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