Condamné pour viol plus de 40 ans après les faits
Le résident de Terrebonne André Durand, 76 ans, anciennement denturologiste à Mont-Laurier, a été condamné le 25 octobre dernier à une peine d’emprisonnement de deux ans à purger dans la collectivité pour le viol d’une adolescente survenue au début des années 80 à Mont-Laurier.
La victime était la gardienne des enfants de l’accusé et habitait à proximité dans une famille d’adoption. En raison d’une problématique, elle a dû quitter cette famille et a été hébergée chez l’accusé.
Pendant une certaine période, lorsque sa conjointe et ses enfants étaient couchés, il amenait la victime dans le garde-manger situé à l’opposé de la chambre à coucher pour des caresses, des attouchements et d’autres gestes à caractères sexuels. Une fois, lors de l’absence de sa conjointe, il a eu une relation sexuelle complète avec la victime sur le plancher de la salle de couture, sans son consentement. Il recevait également la victime à son cabinet sur l’heure du diner pour des caresses et des attouchements.
Étiquetée « menteuse » toute sa vie
Lors de ses témoignages sous serment au tribunal, la victime a déclaré avoir porté plainte à sa travailleuse sociale qui ne l’a pas crue, et elle a été en mesure de l’identifier. Elle ajoute qu’elle avait été étiquetée par les services sociaux de « menteuse et d’enfant à problèmes », ce qui l’a suivi toute sa vie, en ajoutant qu’à cette époque « les adultes écoutaient les adultes ».
Elle a relaté qu’encore aujourd’hui, elle se bat avec des sentiments de honte, de culpabilité et de frustration. Cette situation a mené la victime à une période plus noire de sa vie qui a conduit à une tentative de suicide en 2021. Après un suivi psychologique, la victime s’est prise en main et a eu le courage de dénoncer son agresseur.
La victime a demandé au tribunal la levée de l’ordonnance de non-publication pour que la vérité soit exposée au public.
Une peine raisonnable
Le 25 octobre 2024, André Durand a plaidé coupable au Palais de justice de Mont-Laurier à une accusation de viol et d’agressions sexuelles survenues dans une période comprise entre mars 1980 et janvier 1983 alors que la victime était âgée de 13 à 16 ans. Il a reconnu les faits dans un exposé conjoint qu’il a signé et qui a été déposé au tribunal.
Une suggestion commune des deux procureurs sur la peine a été entérinée par le tribunal. Le juge Frédéric Bénard a immédiatement condamné l’accusé à une peine d’emprisonnement de deux ans moins un jour à purger dans la collectivité. L’accusé sera assigné à résidence 24 heures par jour pendant la première année et à un couvre-feu pour la deuxième année sauf pour les exceptions prévues à l’ordonnance. Il sera soumis également à la fin de la peine d’emprisonnement à une probation de 12 mois et son nom sera inscrit au registre des délinquants sexuels pour une période de 20 ans.
Me Neil Demmerle-Shantz, procureur aux poursuites criminelles et pénales, a tenu à préciser que même si cette peine peut sembler clémente, elle est raisonnable dans ce cas spécifique. L’accusé est âgé de 76 ans et sans antécédent judiciaire et en reconnaissant les faits, il épargne à la victime d’avoir à témoigner lors d’un procès. L’entente négociée est à la satisfaction de la victime pour qui le plus important est la reconnaissance des faits qu’il avait toujours niés.
La victime n’exclut pas la possibilité d’un recours devant un tribunal civil.
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