Entretien avec le CER

Chaque semaine, sans vraiment y penser, nous déposons nos déchets dans des bacs de différentes couleurs. Mais que deviennent ces matières une fois ramassées par les camions? À Rivière-Rouge, le Complexe environnemental de la Rouge (CER) est au cœur de ce processus. L’Info s’est entretenu avec Marlène Perrier, directrice générale et secrétaire-trésorière du CER, pour comprendre ce que devient ce que nous croyons jeter.

Publié le 28 avril 2025 par Gabrielle Sarthou

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Gabrielle Sarthou

Journaliste | gsarthou@medialo.ca

Photo gracieuseté CER

« Le Complexe environnemental de la Rouge (CER) est un organisme municipal situé à Rivière-Rouge regroupant aujourd’hui 25 villes et municipalités réparties dans deux MRC », explique Marlène Perrier. Sa mission : gérer les matières résiduelles tout en visant une réduction optimale de l’enfouissement.

Et les chiffres témoignent des efforts accomplis. « Cette année, on a fait le décompte 2024. Sur les matières générées sur le territoire, on était à 62 % de valorisation. Le total global de matières générées était dans les 40 000 tonnes. »

Complexe environnemental de la Rouge

Valoriser, c’est donner une nouvelle vie

L’approche du CER repose sur un mot-clé : valorisation. « La valorisation, c’est de prendre une matière résiduelle et de la transformer pour faire autre chose d’utile », résume Mme Perrier. Bois, gypse, matelas, ciment, bardeaux, métal : « on a des recycleurs pour toutes ces matières-là. » Le bois d’arbre, par exemple, est transformé en taillis pour le compostage. Le bois de construction? « On fait faire des copeaux et on l’envoie dans une usine, ils vont s’en servir comme carburant pour de la valorisation énergétique. »

Compostage, recyclage, réemploi

Au-delà du site d’enfouissement, le CER est un véritable carrefour environnemental. « Le Complexe exploite un site d’enfouissement, un site de compostage, un site de transbordement de matières recyclables vers un centre de tri, un écocentre ainsi qu’un magasin de réemploi de matériaux de construction », résume Mme Perrier. Aussi, le Complexe gère la disposition des matières pour 15 écocentres permanents et coordonne le comité de suivi de mise en œuvre du plan de gestion des matières résiduelles (PGMR) conjoint 2022-2029 des MRC d’Antoine-Labelle et des Laurentides.
En 2024, 18 000 tonnes de déchets ont été traitées, 6 400 tonnes de matières organiques compostées, et environ 8 160 tonnes de matières recyclables dirigées vers un centre de tri.

Le compostage a aussi un effet mesurable sur les gaz à effet de serre (GES). « Suite à l’ouverture du site de compostage, la réduction est de 2 323 tonnes équivalentes de CO₂ pour l’année 2024, ce qui équivaut au retrait d’environ 775 véhicules par année », explique Marlène Perrier. « Ce sont vraiment les matières organiques qui, une fois enfouies, produisent du méthane. En les compostant, on évite cette production. »

Le rôle des citoyens, central

L’éducation et la sensibilisation des citoyens jouent un rôle clé dans la stratégie du CER. « Chaque geste des citoyens pour réduire, réutiliser, recycler ou composter les matières résiduelles réduit de façon importante le gaspillage ainsi que l’usage de nouvelles ressources naturelles et d’eau », affirme Mme Perrier. Elle insiste également sur l’importance du tri à la source : « Plus la matière est bien triée, plus on peut faire un produit de qualité. »

Enfin, Mme Perrier se dit encouragée par la mobilisation croissante des municipalités et de la population. Elle souligne : « Malgré que la population augmente sur notre territoire, il y a beaucoup d’efforts qui sont faits par les citoyens. » Réduction à la source, tri plus rigoureux : tous ces gestes contribuent à une légère diminution de l’enfouissement au CER.