Budget provincial 2023 : l’essentiel à retenir
Des baisses d’impôt, un rehaussement du Plan québécois des infrastructures (PQI) et un retour à l’équilibre budgétaire dans 4 ans : le ministre des Finances, Éric Girard, a présenté le 21 mars le budget provincial 2023. Voici l’essentiel à retenir.
Impôts, rentes et congé fiscal
François Legault avait promis de réduire le fardeau fiscal des Québécois lors de la dernière campagne électorale. Ce sera fait. Québec baissera cette année les deux premiers taux d’imposition de 1 point de pourcentage, une mesure évaluée à 9,2 G$ qui touchera 4,6 millions de Québécois.
Devant la pénurie de main-d’œuvre, le gouvernement apporte des modifications au Régime des rentes du Québec : l’âge maximal pour demander sa rente de retraite passe de 70 à 72 ans; les cotisations au régime deviennent facultatives à partir de 65 ans. Entrée en vigueur : 1er janvier 2024.
Il y aura aussi la mise en place d’un congé fiscal pour la réalisation d’une centaine de grands projets d’investissement dont le gouvernement attend qu’ils génèrent à terme plus de 24 M$. Il appuiera aussi la prospérité des régions avec une enveloppe de 1,4 G$ sur cinq ans.
PQI, PIB, équilibre budgétaire et réduction de la dette
Si l’on reste dans le domaine des grands projets qui façonnent la province, le ministre Girard a souligné à grands traits le rehaussement de 7,5 G$ sur 10 ans du PQI pour améliorer les infrastructures (transport, santé, éducation). Celui de 2023-2033 est porté à 150 G$, soit 15 G$ par an pendant 10 ans.
Objectif cher au premier ministre Legault, le gouvernement veut que l’écart du produit intérieur brut (PIB) par habitant entre le Québec de l’Ontario passe sous la barre des 10 % d’ici 2026.
Éric Girard a profité de la présentation du budget pour déposer un plan de retour à l’équilibre budgétaire, prévu pour l’exercice 2027-2028. Le gouvernement veut aussi réduire le poids de la dette sur 15 ans, pour la faire passer de 37,4 % du PIB au 31 mars 2023 à 30 % du PIB d’ici 2037-2038.
Éducation et santé
L’éducation demeure « la grande priorité du gouvernement » et ce dernier promet des investissements additionnels sur 5 ans de plus de 2,3 G$, dont 1,5 G$ pour la réussite et l’autonomie des jeunes, 449 M$ pour rehausser le niveau de littératie et de numératie des jeunes, 240 M$ pour soutenir l’accès aux données et la transformation numérique, 200 M$ pour moderniser la formation professionnelle, 68 M$ pour contrer la pénurie de main-d’œuvre en éducation, 208 M$ pour prévenir la détérioration des établissements, 88 M$ pour faire bouger les Québécois, 717 M$ pour favoriser l’accès, la persévérance et la diplomation aux études supérieures et 91 M$ pour la recherche et l’innovation.
Le gouvernement met également 5,6 G$ additionnels sur 5 ans sur la table « pour rendre le réseau de la santé plus performant et plus humain ».
Ainsi, plus de 2,2 G$ serviront à adapter le réseau à la réalité postpandémique, 710 M$ « à ouvrir de nouvelles cliniques d’accès à la première ligne et ajouter des infirmières praticiennes spécialisées et d’autres professionnels de première ligne », en plus de développer la plateforme « Votre Santé » pour la prise de rendez-vous. Une somme de 60 M$ est prévue pour la création de Santé Québec, dont l’objectif est de « rendre le réseau plus efficace et axé sur les résultats ».
Face au vieillissement de la population, 2 G$ sur 5 ans seront investis : plus de 963 M$ pour intensifier l’offre de services à domicile, 705 M$ pour la pérennité des services dans les résidences pour aînés et la création de maisons des aînés, 200 M$ pour favoriser le vieillissement actif, promouvoir la bientraitance et soutenir les proches aidants.
Qualité de vie
En termes de qualité de vie des Québécois, 3,6 G$ sur 5 ans sont au programme, dont 649 M$ pour la promotion de la culture québécoise et la langue française, en lien avec un plan d’action pour l’avenir de la langue française qui sera déposé dans quelques mois. Des investissements additionnels de 561 M$ sont aussi dans les cartons pour valoriser la culture québécoise.
Côté logement, Québec rappelle avoir « investi massivement en matière de logements sociaux et abordables dans les dernières années », mais comme les besoins restent importants, 650 M$ sur 5 ans sont prévus pour faire sortir de terre 5 250 logements sociaux et abordables, en plus de veiller à l’entretien de ceux déjà existants. La composante logement du crédit d’impôt pour solidarité sera aussi bonifié dès le mois de juillet 2023 pour aider les gens à se loger.
Afin d’aider les jeunes familles au niveau de la garde des enfants, Québec annonce 376 M$ sur 5 ans pour convertir 5 000 places de garde non subventionnées en places subventionnées en 2023-204. Une somme de 722 M$ est prévue pour l’accessibilité aux réseaux de transport, tandis que 2 G$ iront en soutien au secteur communautaire.
Changements climatiques
Pour ce qui est de la lutte aux changements climatiques et de la protection de la biodiversité, Québec a prévu 2,4 G$, dont 1 G$ sur 5 ans pour la protection de la biodiversité, de l’eau et pour favoriser les bonnes pratiques environnementales.
Le Plan pour une économie verte 2030 bénéficiera quant à lui de 1,4 G$ de plus, portant à 9 G$ le montant consacré à la lutte aux changements climatiques pour les 5 prochaines années.
Québec prévoit 30 M$ pour décarboner l’économie, développer et commercialiser des technologies propres, ainsi que 520 M$ pour la protection des ressources en eau. Le Plan nature 2023 bénéficiera de 443 M$ sur 5 ans.
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