Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides
Les enfants colons Touchette (1/2)
Mgr Hercule Touchette
Noé Touchette quitta en 1885 le sol hospitalier de Sainte-Agathe-des-Monts avec ses fils Josaphat et Évrard, âgés de 15 ans et 12 ans, pour aller défricher un coin de terre sur la Lièvre (Kiamika). À l’hiver de 1886, il retourna à Sainte-Agathe chercher son épouse, Célina Forgette, et les enfants demeurés avec elle. Ils firent encan de leurs biens et empaquetèrent tout le linge à emporter dans leur petit chantier de colons éloigné de tout. Partis tôt, ils dînèrent chez Gonzague Dusablon à Saint-Faustin, soupèrent et couchèrent chez Petit Léonard à Saint-Jovite. Le lendemain, ils se remirent en route, dînèrent …
De Nominingue, ils devaient se rendre à Kiamika en empruntant le chemin Chapleau, un trajet de 30 milles. Mais celui-ci était bloqué depuis une grosse tempête de neige, survenue avant même leur départ de Sainte-Agathe, leur apprit-on. Cette situation allait les forcer à passer quelques mois chez les Pères Jésuites.
Malheureusement, quelqu’un alla avertir Josaphat et Évrard, demeurés sur la Lièvre, que leurs parents étaient pris sur le chemin Chapleau et dans l’impossibilité de poursuivre leur route. Très inquiet, Josaphat décida d’aller à leur rencontre avec une paire de bœufs et une sleigh, laissant Évrard au chantier.
Josaphat éprouva mille difficultés sur le chemin Chapleau. Il y avançait en tâchant de tracer un passage pour la voiture de ses parents. Les bœufs s’enfonçaient dans la neige profonde et ne remontaient à la surface qu’avec de pénibles efforts. Le trajet prit tant de temps qu’il manqua de provisions pour lui-même et ses bêtes. Il dut les laisser sur la route pour aller demander des provisions à M. Charbonneau, le propriétaire de la plus proche habitation. Lorsqu’il retrouva ses bœufs, emportant sur ses épaules le foin qu’il leur destinait, il constata que l’un d’eux était mort.
Le lendemain il arrivait dans sa famille chez les Pères Jésuites à Nominingue. Le pauvre garçon n’avait plus de bas ni de pantalons, sa mère pleura en l’apercevant dans cet état. Après quelques jours de repos et de soins, il put retourner à leur ferme de la Lièvre. Cette fois il repartait en compagnie de sa sœur Léonie, 10 ans. Sur l’un des deux traîneaux qu’ils avaient confectionnés pour ce voyage, il emportait des volailles vivantes que son père avait montées de Sainte-Agathe.
Josaphat et Léonie firent le trajet de 30 milles à pied. À mi-chemin, ils s’arrêtèrent pour manger et donner du grain aux volailles. Pressé d’arriver à leur chantier, Josaphat demanda à sa petite sœur si elle était trop fatiguée pour continuer. Elle répondit que non, elle avait hâte de revoir Évrard.
Évrard fut très heureux de voir arriver une compagne de solitude, car Josaphat ne devait pas rester longtemps avec eux. Au bout de quelques jours, il retourna chercher les autres membres de la famille à Nominingue.
Condensé d’extraits d’un texte de Mgr Joseph Hercule Touchette, Récit des aventures de Noé Touchette, 1926.
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