Entrevue avec la relève humoristique
Après s’être rendu aux finales régionales de secondaire en spectacle où il a remporté le prix coup de cœur du public avec l’interprétation d’un monologue humoristique de son idole, Yannick De Martino, Antoine Paquette s’est entretenu avec ce dernier avant qu’il ne monte sur les planches de l’Espace Théâtre, le 26 juillet dernier.
C’est après avoir vu la performance d’Antoine Paquette, étudiant à la Polyvalente Saint-Joseph, à secondaire en spectacle, alors qu’il faisait partie du jury, que Benoit Ricard, chargé des communications à l’Espace Théâtre Munispec, a eu l’idée d’une rencontre entre le jeune garçon et son idole. «Je trouvais intéressant de vous faire rencontrer pour parler de “Qu’est-ce que la relève en humour? ”. Dans la région, il n’y a aucune ressource alors on va faire du mentorat au travers d’un dialogue», explique-t-il à Yannick, très emballé par l’idée. Assis face à face sous l’éclairage tamisé de la salle de spectacle encore vide, le jeune homme et l’humoriste ont discuté des débuts de celui-ci dans le milieu, de son parcours et de ses motivations. Une première impro marquanteYannick, très timide alors qu’il était plus jeune, explique à l’étudiant que c’est en se retrouvant malgré lui dans un cours d’improvisation au secondaire qu’il est sorti de sa coquille. «Je me souviens de ma première improvisation, dit-il. Les gens riaient et j’étais persuadé qu’ils riaient de moi, mais après ils m’ont demandé de faire partie de l’équipe de tournoi parce que j’étais bon». C’est en compilant les meilleures blagues qu’il se souvenait d’avoir dites lors de sketchs d’improvisation qu’il a fait ses premiers pas en humour.Intéressé à faire carrière dans le domaine, Antoine cherche conseil auprès de l’artiste dont la carrière est déjà sur une belle lancée. «N’écoute pas trop les gens», répond Yannick. Selon lui, des défauts assumés deviennent des «techni-qualités» et plutôt que d’écouter ceux et celles qui voudront le placer dans un moule du parfait humoriste, l’étudiant doit, au contraire, transformer ses faiblesses en forces. «Pour un artiste, je pense que ce qui est intéressant c’est la différence. C’est comme ça qu’on se démarque», renchérit-il. Identifier ces comportements et ces éléments qui le rendent unique et les travailler pour les tourner à son avantage, voilà son conseil le plus précieux.Rester inspiréL’humoriste qui se dit impulsif créativement explique à Antoine que son inspiration lui vient d’un peu partout. Que ce soit les discussions qu’il a ou qu’il entend, la lecture, etc., tout ce qui l’entoure peut s’avérer être une idée pour un prochain numéro. «On m’avait dit, plus jeune, que ta boîte à outil est composée des choses que tu connais et ça m’avait vraiment marqué», souligne-t-il avant de mentionner qu’il est important de se garder en forme intellectuellement afin de rester inspiré. Issu de l’impro, Yannick dévoile à Antoine ses méthodes d’écriture peu conventionnelles. Chaque sketch part d’une idée anodine autour de laquelle il improvise une fois sur scène. Il joue cette improvisation à plusieurs reprises, toujours en s’enregistrant, et fini par en conserver les meilleurs aspects pour en faire un numéro. Qu’il se produise sur les planches du Bordel Comédie Club ou au Gala Juste pour Rire, l’humoriste utilise toujours la même méthode et c’est impressionnant.De l’humour «alternatif»C’est en commençant à faire des sketchs sur Internet que Yannick a eu le sentiment que sa carrière a vraiment décollé. Selon lui, le web a vraiment démocratisé l’humour et ouvert le chemin à une nouvelle génération d’humoristes en leur offrant une belle visibilité. «Avant, il y avait des humoristes qui sortaient de l’ordinaire et pourtant on ne les voyait pas», explique-t-il. Cette vitrine permet à ceux et celles qui ont un style moins traditionnel de se faire connaitre auprès d’un public cible et ça a été payant pour De Martino dont l’humour «alternatif», pour citer Antoine, ne vient pas nécessairement chercher monsieur et madame Tout-le-monde. «J’aime ça le terme alternatif», dit Yannick, qu’on place souvent parmi les humoristes de l’absurde. «J’ai de la difficulté avec le terme absurde», explique-t-il. «Souvent, quand les gens utilisent ce mot là, ils ne se forcent plus à réfléchir ou à comprendre le degré et en concluent que c’est juste du n’importe quoi».Antoine termine l’entrevue avec son idole en inversant les rôles. «As-tu des questions pour moi?», lui demande le jeune garçon, le sourire aux lèvres. Sans hésitation, Yannick lui demande quel serait son plus grand souhait. «Faire carrière en humour, ça c’est sûr et trouver l’inspiration pour écrire mes propres numéros», conclut l’étudiant qui conseillera peut-être, à son tour, la relève humoristique d’ici quelques années.
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