Le dernier sacrement
Un sujet grave sous une petite dose d’humour
Au terme d’une quête menée sur les religions versus la spiritualité, l’auteur-comédien et metteur en scène Denis Bouchard a accouché, envers et contre tous, d’une œuvre théâtrale intitulée «Le dernier sacrement». Par le biais de ses personnages, il rend hommage aux anges qui œuvrent en soins palliatifs tout en mettant en relief les visions de trois générations à partir de leur vécu respectif.
Le sujet est particulier, était-ce une commande spéciale? C’est parti d’une phrase que j’ai lue (dans un article) qui disait que les gens qui ont la foi mourraient plus en paix que les autres. Je me suis dit que c’était mal parti pour moi. Cela fait des années que je m’interroge quant aux religions versus la foi. Je me suis informé dans des maisons en soins palliatifs, au CHUM et ailleurs. Puis, j’ai élaboré ce personnage et imaginé cette comédie sur les derniers moments de ce gars-là en soins palliatifs. Tout ça, c’est pour rendre hommage aux gens qui travaillent, de près ou de loin, en soins palliatifs parce que pour moi, ce sont des anges. Finalement, les religions sont des inventions humaines pour contrôler la foi. En passant, ce sont les gens qui ont fait la paix qui partent en paix.Votre œuvre a démarré au CHUM, pourquoi? Parce qu’il n’y a pas un théâtre qui voulait faire ça. Quand tu leur dis que tu fais une comédie sur la mort et sur les religions; on te dit: on ne touche pas à ça; ça ne marchera pas. J’ai donc décidé de le faire à compte d’auteur. Je suis allé voir le CHUM qui a accepté d’emblée. Les profits allaient tous au CHUM. On a fait au-dessus de 100 000$; j’étais ben content. Aviez-vous un message à faire passer? Il y en a plusieurs. Un: les maisons de soins palliatifs, c’est remarquable. La deuxième chose, c’est un message de tolérance. Je trouve que, de plus en plus, on ne peut pas questionner les religions sans se faire crier tous les noms et inversement. Je pense que c’est important dans la société dans laquelle on vit: il faut avoir le droit de parler des différences et des religions et respecter l’autre même s’il n’est pas d’accord avec nous.Est-ce que vos recherches vous ont fait changer d’idée?Plus ou moins, je ne suis pas un athée, je suis quelqu’un qui doute. J’ai tendance à croire, de plus en plus, que Dieu c’est un «état» plutôt qu’un homme; un état qui va un peu de pair avec la nature. J’aime beaucoup les philosophes, les prophètes et tout ça. Il y a des belles phrases que ces gens-là ont dites et avec lesquelles je suis d’accord. C’est ce qu’on en a fait au niveau des institutions qui me questionne.Comment est accueillie votre œuvre par le public?Extraordinaire! Il y a tellement de demandes qu’on a décidé d’en faire en 2020 (hiver, printemps et automne). Ça répond à quelque chose; je ne pensais pas c’était pour être aussi universel que ça. On jase avec les spectateurs après la représentation. Beaucoup ont des expériences en soins palliatifs. Ils se reconnaissent parfaitement et disent que cela leur fait du bien de voir la pièce et de pouvoir en rire un tant soit peu.
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