L’enseignant devenu artiste ne change pas
« Être un artiste, ça garde jeune »
Roger Langevin est un artiste connu dans la région. Lui qui a enseigné pendant près de 12 ans à Mont-Laurier a un jour troqué la pédagogie pour la sculpture. Cela lui a bien réussi si on en croit ses propos déversés à grandes envolées de mots lors du dévoilement d’une sculpture à Notre-Dame-de-Pontmain. « Être un artiste, ça garde jeune » affirme le créateur quasi mythique, entre deux explications de ses œuvres. Personne ne l’a démenti.
Originaire de Notre-Dame-de-la Doré au Lac-St-Jean, c’est un concours de circonstance qui a amené Roger Langevin à enseigner à Mont-Laurier. La petite histoire de l’arrivée dans la région de cet artiste qui a étudié à l’École des beaux-arts ne se raconte possiblement pas dans les pages d’un journal sans mettre des gens dans l’embarras. Disons alors que c’est pour rendre service à un ami et parce que quelqu’un d’autre connaissait quelqu’un d’autre que Roger Langevin a pu faire sa place dans les Hautes-Laurentides. L’homme se raconte en toute liberté d’expression, passant du coq à l’âne et utilisant tout son corps pour s’exprimer. Il le dit lui-même, « du vrai théâtre! » lorsqu’il raconte son embauche dans la région.Il a découvert l’argile alors qu’il n’avait que 19 ans et a eu une révélation. Le temps s’était arrêté lorsqu’il a utilisé ce matériel qui l’a amené à choisir la sculpture comme moyen d’expression. Mais comme il désirait une famille et qu’une carrière en arts était instable, il a choisi d’enseigner pour gagner sa vie. Jusqu’à l’âge de 35 ans. Ensuite, blasé, il s’est confié à sa conjointe qui l’a encouragé à un retour aux sources. Très doué pour la figuration, il parvient à créer des sculptures d’envergure grâce à son sens d’observation. Il aurait pourtant pu passer au côté de ce grand talent.Autre chose que la vie ordinaireC’est son frère, poète connu, Gilbert Langevin, qui l’a initié à autre chose qu’à la vie ordinaire. Sans lui, il serait peut-être journalier comme son père. Mais par des lectures, l’ouverture à l’art, Gilbert fut un mentor pour le jeune Roger. À en juger par le grand nombre d’élèves venus témoigner de leur reconnaissance et de leur fierté d’avoir été devant lui dans une classe, Roger Langevin fut tout autant une inspiration pour toute une génération. Le parc Jean-Matha Constantineau de Notre-Dame-de-Pontmain fourmillait le 31 août, de collègues, amis et élèves de l’artiste tous aussi fiers de le revoir. Les anecdotes fusaient de partout et Langevin ne donnait pas sa place pour en raconter. Il fallait faire la file pour espérer lui glisser quelques mots mais c’était de bonne guerre car dans sa grande générosité, Roger Langevin incluait chacun dans ses discussions et offrait presque un spectacle gratuit à ceux qui l’entouraient tellement il parlait avec fougue, humour et accompagnait le tout de gestes quasi théâtraux.Un retour possible?À la question « Pensez-vous revenir vivre par ici un jour? », Roger Langevin répond sans hésitation : « Ce n’est pas impensable »! Vivant aujourd’hui dans la région de Rimouski, plusieurs de ses amis là-bas sont décédés, il reconnait y avoir moins de liens. Il reviendra pour sûr l’an prochain lorsque Ferme-Neuve dévoilera une autre de ses sculptures mais en attendant, à voir l’engouement des gens pour cet homme verbomoteur si amical, l’idée pourrait germer: « Immortaliser Roger Langevin dans une sculpture »?
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