Festival international de théâtre de Mont-Laurier
« Notre saine gestion nous nuit »
Comme elle en a maintenant l’habitude, la ville de Mont-Laurier a vécu pendant le début du mois de septembre au rythme du théâtre. On le doit à la foi inébranlable de Double Défi, qui a lancé cet évènement culturel d’envergure en 2003.
De la foi, il en faut pour parvenir à un tel résultat, comme en atteste la présidente de Double Défi, Marie-Claude Doré. Il y a deux ans, par exemple, plusieurs troupes avaient dû se décommander à la dernière minute. Cette année, les Colombiens ont confirmé leur participation à la dernière minute et sont arrivés deux jours après le lancement des festivités. « Oui, on pourrait faire un festival juste avec des troupes de la France, de l’Italie, de l’Espagne, de l’Allemagne, qui ne demandent pas de visas (…) », convient la présidente de Double Défi, mais pour elle, la couleur « internationale » du festival signifie qu’il faut prendre ce genre de risques. Et le résultat est là : « On a réussi à faire une super belle programmation », estime Mme Doré. Reprendre son souffleIl y a aussi une raison qui explique pourquoi le festival revient seulement aux deux ans : « C’est parce qu’on est tous des bénévoles, il n’y a aucune permanence, on n’a aucun chargé de projet qui fait la route avec le festival. Alors on serait épuisé, nous et, peut-être que dans notre région, tant qu’on n’aurait pas de subventions plus grandes venant d’ailleurs (…), on épuiserait aussi nos partenaires. (…). Ce serait toujours de demander, demander, demander. Aux deux ans, ça nous permet de reprendre notre souffle ». La question du financementMme Doré déplore qu’il soit souvent « laborieux » d’obtenir de l’aide financière. Elle affirme s’être essayée auprès du ministère du Tourisme. Problème : Double Défi n’est pas déficitaire. « Notre saine gestion nous nuit », déplore la présidente de Double Défi. « Moi, j’aimerais pas que mon organisation fasse faillite. J’en serais vraiment pas fière. Et quand je vais laisser Double Défi, il va y avoir une saine gestion financière pour le groupe qui va suivre. J’ai un petit peu de sous dans mon compte de banque, mais c’est pas ça qui doit m’empêcher de demander des subventions : ça m’en coûte 125 000$. Si j’ai 30 ou 40 000$ dans mon compte de banque pour faire le tremplin, il va être dépensé. Avec les hôteliers, les repas, la publicité, l’Espace Théâtre. Et on est tous bénévoles, il n’y a aucun salaire. Mais l’argent qu’on va faire, c’est avec le bar et la billetterie. Ça, ça va être notre petit tremplin », rappelle-t-elle. En plus de la subvention de 30 000$ de la Ville de Mont-Laurier ou du 7 500$ d’Hydro Québec, par exemple, le festival a tout de même pu revenir une 9e fois dans la capitale des Hautes-Laurentides grâce au coup de pouce de personnalités politiques : la députée de Labelle, Chantale Jeannotte, qui a donné 1 000$ mais aussi le premier ministre François Legault et la ministre du Tourisme : 500$ dans le premier cas, 2 500$ dans le second. Des sommes prises à même leurs budgets discrétionnaires. VisiteursLe Festival international de théâtre compte déjà des fidèles à l’extérieur de la région, mais Mme Doré espère que leur nombre ira en augmentant : « C’est pas la masse, mais ça reste que ces gens-là, il y en a de Gatineau, il y en a de Val-d’Or, qui prennent leurs billets VIP (…). Ils viennent vraiment pour ça. Et cette année, je donne un cinq étoiles à Christine Bellefleur qui était la directrice de Muni-Spec autrefois. Elle, elle y croyait tellement au festival et elle m’a dit : “Un jour Marie-Claude, j’aimerais ça travailler pour ça”. (…). Elle a un réseau incroyable. Un peu comme Frédéric Bérard a fait : “Hey, réveillez-vous Montréal, il y a quelque chose d’autre après Tremblant”. Christine a créé des mini forfaits aventure. (…) par exemple, une chambre d’hôtel, voir deux spectacles, une boîte à lunch (…) avec le voyage aller-retour en autobus Montréal-Mont-Laurier. Un autobus qui a été nolisé pour des gens que ça intéresse, qui ont réservé des forfaits ».
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