Bobby Bazini
Un 4e album et le désir d’aller toujours plus loin
À la veille de la sortie de son nouvel album, Bobby Bazini sera de passage à l’Espace Théâtre le 31 octobre prochain pour y présenter son nouveau spectacle. Originaire de la région, il tenait à rencontrer le public de chez lui pour lui faire découvrir ce nouvel opus représentatif de son univers musical si particulier. Le Courant s’est entretenu avec lui.
Vous voyagez beaucoup et comme vous êtes présentement dans la région, c’est ce qui nous permet de pouvoir vous parler. Êtes-vous en pause avant de commencer votre tournée?Non, pas en pause. Moi je vis dans le coin de Ste-Adèle, j’ai une maison là depuis quelques années. Je suis en train de finaliser l’album sur lequel je travaille depuis un bout. C’est là-dessus que je me concentre présentement. Je le fais à partir de la maison par contre, car j’en suis aux trucs qui se font à partir de mon ordinateur comme travailler les arrangements, travailler sur la pochette de l’album. Donc, nouvelles chansons, nouvel album, nouvelle tournée, parlez-nous de ça. De quoi sera-t-il question? Qu’est-ce qui vous a inspiré? À quoi il faut s’attendre?C’est un album que je travaille depuis 2017 et entre temps, j’ai toujours continué à faire des spectacles. C’est cette année qu’on a commencé à enregistrer l’album et j’avais le goût de retourner sur la route pour faire des spectacles et présenter peu à peu mes nouvelles chansons. C’est une bonne façon de voir la réponse des gens et faire vivre les pièces avant de sortir l’album. C’est pas mal ce que j’ai fait cette année. Quand je n’étais pas en spectacle, je travaillais sur l’album en studio. Je me suis encore promené pour celui-là. On a commencé en février à enregistrer à Berlin en Allemagne et après, je me suis promené entre Toronto, Montréal et Londres en Angleterre. Un album qui s’est fait un peu partout avec différents réalisateurs. Je suis très content du résultat et il est presque terminé. Je prévois le sortir très bientôt. On s’en vient à Mont-Laurier à la fin du mois et j’ai toujours bien hâte de jouer dans ma région, c’est tout le temps un plaisir. La tournée est déjà débutée, mais disons que c’est à Mont-Laurier que commence la tournée automnale. C’est un nouveau spectacle qui comprend un nouveau concept d’éclairages. Ce sera différent de ce que les gens ont déjà vu. Anciennes et nouvelles chansons vont s’entremêler. Les gens vont pouvoir découvrir les nouvelles chansons et les entendre en primeur avant même qu’elles ne sortent. On retrouve aussi des pièces de mes albums précédents et je fais des interventions pour les annoncer et expliquer mes démarches et ce qu’il y a derrière les chansons. Justement, qu’est-ce qui vous a inspiré? Qu’est qui a motivé l’écriture de cet album?Je n’en dirai pas trop pour garder un peu le mystère. On devrait dévoiler le tout très, très bientôt. Sans en dire trop, c’est un album qui est différent un peu pour moi. Chaque pièce est unique et a son propre univers, mais en même temps, ça finit par se rejoindre. Il y a des surprises à travers ça, des choses que les gens ne m’ont jamais entendu faire encore et d’autres trucs dans lesquels ils vont me reconnaître. C’est un album différent qui montre l’évolution de mon art et de moi-même. C’est un désir d’aller toujours plus loin, de ne pas rester à la même place. C’est du changement sans me dénaturer, sans perdre mon style.Et comment vous le qualifiez votre style musical?Assez diversifié à travers mes albums je dirais. Je passe beaucoup par le soul, dans mes premiers albums c’était parfois un peu plus country et là, si je parle du plus récent, je dirais que c’était quand même assez pop. J’ai pas mal touché à tout dans les dernières années. Mon deuxième album était très folk… Un peu de blues parfois. Le prochain est un peu plus contemporain, je crois. Pour la première fois en fait, même s’il y a un « band », j’ai commencé à utiliser des trucs un peu plus modernes comme par exemple des « drums machines » pour avoir un son un peu différent. Il y a beaucoup de cordes aussi. On a fait appel à un violoniste que j’aime beaucoup et qui s’appelle – il a un nom italien – Davide Rossi. On peut l’entendre sur beaucoup de pièces du groupe Coldplay dont « Viva la vida ». C’est un très bon musicien et on va l’entendre sur mon prochain album. Il a vraiment amené des couleurs intéressantes à l’album.Qu’est-ce qui a fait que vous avez pris cette direction musicale là ? C’est un choix ou ça s’est imposé tout seul? C’est le premier album pour lequel je n’avais aucun questionnement et je ne voulais pas me mettre de barème. Quand je suis parti en écriture, j’écrivais ce qui sortait tout simplement, ce que j’avais le goût de faire sur le moment. Je voulais juste écrire la meilleure chanson possible, à chaque fois c’est comme ça. Dans le fond, peu importe le style, le son, on a compris que chaque chanson était unique et que c’est ce qui finissait par faire un tout. C’est ce qui est devenu en quelque sorte la personnalité des albums que je fais. Plusieurs univers qui se rattachent tous les uns aux autres.Diriez-vous que malgré le fait que vous devez travailler beaucoup, vous réussissez à bien vivre de votre art?Oui, oui… C’est sûr que dans l’univers de la musique de nos jours c’est un peu plus difficile et je pense que c’est pour tout le monde. C’est difficile autant sur les ventes de disques que les ventes de spectacles. Je crois qu’on est tous touchés par cette réalité. Moi, je suis extrêmement chanceux et je remercie toujours mon public, parce que ça fait bientôt dix ans que je fais ça, que j’ai la possibilité de faire ce que j’aime et c’est un beau cadeau de voir que les gens continuent de me suivre, d’écouter ma musique et de venir me voir.Vous avez mentionné que le milieu musical était de moins en moins facile. Qu’est-ce que vous pensez de toute la nouvelle façon de faire et de diffuser la musique ? Vous trouvez ça positif ou négatif ?Un peu des deux, je pense. Le négatif c’est que ce n’est pas très rentable ce nouveau modèle-là, avec Spotify et ces trucs-là. Il y a beaucoup d’artistes au Québec qui sont de ce même avis et même l’ADISQ qui veut tenter de faire quelque chose pour ça. D’un autre côté, ce qui est drôle, c’est que la musique n’a jamais été plus facile d’accès. Tout le monde peut, demain matin, faire un album parce que c’est plus facile que jamais de pouvoir le distribuer soi-même et de tout faire soi-même. Ce qui est cool aussi, c’est que sur ces réseaux en continu, quand tu mets ta chanson, elle devient disponible partout et n’importe qui peut t’écouter, peu importe où il est. De cet angle-là, l’accessibilité permet aux gens d’être plus près de nous que jamais. En espérant qu’un équilibre va être trouvé dans tout ça et que ce sera plus équitable pour les artistes.
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