Dan Bigras à Mont-Laurier
« Si on veut parler de dignité, il faut parler d’indignité »
C'est le 31 octobre dernier au Café de la Gare à Mont-Laurier que s'est tenue la conférence humanitaire de Dan Bigras. L'événement présenté dans le cadre de la campagne de financement de Centraide et, par la bande, de celle de la Maison Lyse-Beauchamp pour son projet de logements sociaux, s'est avéré un franc succès.
C’est devant une salle comble que l’artiste et porte-parole du Refuge des jeunes de Montréal a parlé de l’indignité et de la réalité que de jeunes itinérants vivent en général dans les rues de Montréal. Avec son franc-parler, Bigras explique leurs souffrances et leur comportement : « Ça détériore les gens et ça ne les rend pas toujours sympathiques à les aider ».
À travers des exemples concrets, il a été question de maladie mentale, de toxicomanie, d’alcoolisme et même de TDAH. Pour sa part, Dan va célébrer en janvier 2020, ses 25 années de sobriété, une maladie qu’il dit porter encore en lui en plus de son TDAH (sauf qu’il a perdu le H à travers ses traitements contre le cancer). Au Québec, 20 % de la population est atteint de problèmes mentaux.
« Quand cela va plus loin, on parle de souffrances énormes. Souvent, c’est un langage psychotique qui s’appelle maladie mentale. C’est souvent le remède qu’un jeune va s’inventer pour se trouver ailleurs que dans la situation qu’il n’est pas capable de prendre; qui est trop dure pour lui. Il va éclater en personnalités multiples (…). Je connais toutes ces choses-là », a témoigné M. Bigras.
PARLONS D’INDIGNITÉ
« Si on veut parler de dignité, il faut parler d’indignité. L’idée qu’on vient tous au monde avec les mêmes chances, c’est de la “ bullshit ”. Les jeunes qui se promènent dans la rue, la première question qu’ils se posent, c’est : “ pourquoi personne m’aime ” ? La réponse leur vient vite: “ c’est parce que je ne le mérite pas ”. Ils ont été élevés comme ça. (…). Ils sont parachutés là. Au-dessus de 50 % de notre clientèle (au Refuge) sort tout droit du centre de la DPJ (Directeur de la protection de la jeunesse) qui, on le sait, est sous-financé. (…). N’importe qui peut prendre la rue. On le sait tous, ça peut arriver dans notre famille », a expliqué l’artiste.
« Un regard, un sourire et de l’écoute peut ramener un peu de dignité dans la vie de ces jeunes », a-t-il poursuivi avec encore beaucoup d’exemples concrets sous la main.
« Ne détournez pas le regard quand vous voyez un itinérant, souhaite l’artiste, car ce geste est interprété comme un refus de croire en son existence. »
Dan Bigras était également à l’Espace Théâtre pour offrir un spectacle au profit de la Maison Lyse-Beauchamp.
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