Roman graphique illustré par Denis Rodier
La Bombe arrive enfin au Québec
Alors que paraît en copie domestique son ouvrage La Bombe, l’illustrateur Denis Rodier répond aux questions de L’info. L’album de bande dessinée, une collaboration avec deux auteurs français, s’avère un succès sans précédent. L’opus de 450 pages paraît au Canada et est en rayon à la librairie Carpe Diem (Mont-Tremblant) et à la Papeterie des Hautes-Laurentides (Mont-Laurier).
Est-ce un succès inespéré pour La Bombe?
« La réception qu’a obtenue le livre est à peine croyable. Six mois après la parution en Europe, il fait encore parler de lui et il fait toujours bonne figure dans les palmarès. Avec un album de ce format, avec une pagination aussi imposante, nous ne pouvions imaginer un tel succès tant commercial que critique. »
Le livre est traduit en combien de langues?
« Il est pour l’instant disponible en français et en allemand et l’édition néerlandaise est prévue pour novembre. Sans compter l’édition originale en français, la BD sera traduite en dix langues, dont le portugais, l’espagnol, l’italien, le hongrois, l’anglais, le tchèque, le croate et le chinois. Pour ce qui est des chiffres, il est toujours difficile d’en parler, car ça évolue très rapidement, mais la demande était tellement forte que seulement une semaine après la parution, on nous annonçait une réimpression et une semaine plus tard, on remettait ça une fois de plus. Au final, après une quatrième réimpression, on en est présentement à près de 70 000 copies sorties de presse, et ce, malgré la pandémie et le confinement brutal qui se sont abattus en France et en Belgique presque immédiatement après la publication du roman graphique. Bref, nous sommes encore sous le choc.
Qu’est-ce qui explique le succès de cet ouvrage?
« La surprise étant totale pour nous, je ne peux que rapporter ce qu’on nous en dit. Il semble que mes co-auteurs, Didier Alcante, Laurent-Frédéric Bollée et moi ayons réussi notre pari de créer un récit haletant avec des personnages crédibles et humains malgré le côté exhaustif du travail de recherche historique. Nous avons fait tout ce qui est possible pour que l’histoire soit respectée le plus possible et que la recherche factuelle soit la plus rigoureuse possible. Pas de place pour la dramatisation à outrance ou manichéisme. La gravité des événements qui ont mené à ce tournant dans l’histoire de l’humanité doit être traitée avec respect. Le seul moment où nous avons dérogé vers la fiction est lors de la création de la famille japonaise. Nous devions représenter la complexité de la vie japonaise en temps de guerre et il nous fallait synthétiser. Cela dit, tout ce que vit cette famille est factuel et vérifié par plusieurs de nos conseillers, dont Seiji Nakahara qui a été notre guide lors de notre voyage de recherche à Hiroshima. À notre retour, nous sommes restés en contact et sa mère, survivante de la tragédie, qui a suivi attentivement notre reconstruction du quotidien de Hiroshima. Leur aide nous a été plus que précieuse. »
Outre les admirateurs européens de bande dessinée et les médias là-bas, vous avez reçu de sérieuses accolades du monde scientifique et des historiens, non?
« Oui, et surtout dans le cas des spécialistes, c’est toujours: pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Ils ont aimé, mais n’oublions pas qu’ils ne se seraient pas gênés pour relever toutes les erreurs quelle qu’elles soient. Jusqu’à présent, autant du côté scientifique qu’historique, il n’a été relevé que trois ou quatre erreurs mineures. L’une d’elles étant que dans une case j’ai dessiné une rue de Londres avec des voitures roulant à droite. Bien entendu, ces erreurs ont toutes été corrigées dans les impressions subséquentes. »
La barre est haute pour le prochain ouvrage?
« La seule manière dont je veux me surpasser est dans mon travail. Il est impossible de prévoir que tel ou tel projet aura quelque succès que ce soit. Et pour ne pas que mes différents livres tombent dans le jeu des comparaisons, j’ai tendance à toujours passer à des projets aux antipodes des précédents. J’ai deux projets en développement et celui qui se profile de façon la plus précise est une adaptation d’une nouvelle de Bruno Schulz, un écrivain polonais contemporain de Kafka à qui l’on peut trouver certaines similitudes. »
La Bombe en bref
« L’incroyable histoire vraie de l’arme la plus effroyable jamais créée. Le 6 août 1945, une bombe atomique ravage Hiroshima. Des dizaines de milliers de personnes sont instantanément pulvérisées. Et le monde entier découvre, horrifié, l’existence de la bombe atomique, première arme de destruction massive. Mais dans quel contexte, comment et par qui cet instrument de mort a-t-il pu être développé ? Véritable saga de 450 pages, ce roman graphique raconte les coulisses et les personnages-clés de cet événement historique qui, en 2020, commémore son 75e anniversaire. Des mines d’uranium du Katanga jusqu’au Japon, en passant par l’Allemagne, la Norvège, l’URSS et le Nouveau-Mexique, c’est une succession de faits incroyables mais vrais qui se sont ainsi déroulés. » (Source: Glénat)
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