Denis Bouchard et sa pièce « Bang! »
Plus que jamais au goût du jour
Le 30 octobre, Denis Bouchard sera de passage à l’Espace Théâtre avec sa pièce « Bang! ». Créée il y a 15 ans, on considérait l’œuvre comme étant visionnaire. Maintenant, avec le contexte, on la qualifie de prémonitoire. L’info s’est entretenue avec lui afin de comprendre pourquoi on dit de « Bang! » qu’elle est encore plus d’actualité qu’à l’époque.
Parlez-nous des changements apportés à la pièce qui font qu’on la considère comme prémonitoire et d’actualité.
Ce que j’ai écrit en 2005 était l’histoire d’un gars hypocondriaque et un peu paresseux qui ne sortait pas de chez eux. Pourquoi sortir quand tu peux communiquer avec ton monde par internet, par Skype? Ça commençait dans ce temps-là. Il décide de sortir un soir dans un resto-bar et c’est là que le drame arrive. Quand on m’a demandé de monter un spectacle pour y lire une pièce, j’ai dit oui, mais je ne savais pas quoi. On m’a proposé de reprendre « Bang! ». Quand je l’ai relue, j’ai réalisé que c’était très actuel. J’avais juste à ajouter les mots Covid et confinement à une couple de places et tout était correct (rire). Non, ça a été plus compliqué que ça. À l’époque Instagram n’existait pas, WhatsApp non plus, Messenger encore moins. La première fois, les gens ne comprenaient pas trop comment, dans la pièce, le gars pouvait parler à d’autre monde à travers son ordinateur. Maintenant, on utilise régulièrement Zoom, on fait des appels-conférences, du télétravail. (…) J’ai finalement tout réécrit pour que ce soit au goût du jour. Une nouvelle pièce sur la même idée.
Vous parlez de réécriture, de lecture. À quoi doivent s’attendre les spectateurs qui iront vous voir?
C’est un peu ce que j’expliquais. Dans le temps, je jouais tous les personnages. Si le gars était sur Skype avec sa mère, je jouais le gars, mais aussi sa mère à l’écran. Je jouais avec moi-même par le biais de projections sur écrans. Maintenant, je joue encore la quinzaine de personnages, mais pas d’écran; trop cher et trop compliqué. Je me présente avec un lutrin et le texte en main, je joue toute la pièce. Oui c’est une lecture, mais ça va bouger. Un acteur, il faut que ça « acte » (rire).
Comment avez-vous vécu la première vague avec le confinement? Avez-vous eu l’impression de vivre un peu votre pièce?
Un peu. Je devais compléter ma tournée de la pièce « Le dernier sacrement » que j’ai déjà présentée chez vous et avec laquelle nous avons gagné le prix de la Bourse Rideau pour la meilleure pièce en région en 2019. Je me suis retrouvé en année sabbatique malgré moi, mais je suis resté actif et quand elle s’est présentée, j’ai sauté sur la proposition de faire une lecture et le projet de reprendre « Bang! » s’est concrétisé. Je ne peux pas passer un an sans jouer au théâtre. Je peux dire que le besoin crée l’organe et la situation de la première vague m’a permis d’être inspiré pour la réécriture de « Bang! ». Je ne pouvais pas ne pas parler de ça, même si ce n’est qu’un des problèmes du personnage qui va vivre la pire journée de sa vie.
Ça ne vous fait pas peur une tournée dans le contexte actuel?
Le bonheur que j’apporte en présentant du théâtre en vaut la peine. Je suis en forme et même si je fais partie de la tranche d’âge à risque, je n’ai pas vraiment peur. Je prends les mesures qu’il faut et en plus, je me produis seulement en zone orange ou moins. Selon moi, il n’y a pas plus sécuritaire qu’une salle de spectacle. Si tu veux attraper la Covid, va au Cosco, pas au théâtre (rire). Les salles sont tellement heureuses de reprendre leurs activités que toutes les mesures sont appliquées à la lettre et même plus.
Qu’est-ce qui s’en vient pour vous?
La reprise de la tournée du spectacle « Le dernier sacrement » et les projets d’adaptation en anglais et pour la France de cette pièce. La lecture de « Bang! » marche tellement! Il y a du monde qui demande de plus en plus que j’aille la présenter chez eux. Ce n’est pas impossible que ça arrive.
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