COLLABORATION SPÉCIALE. Par Réjeanne Leblanc (auteure) & Gilles Guénette (coauteur)
Lucia est la première fille de la famille Lafontaine. Elle épouse Adolphe Leblanc le 2 septembre 1894 à Notre-Dame-du-Laus, petit village situé sur les bords de la rivière du Lièvre. Le couple s’installe au 38, rue Victoria, à Hull. Le métier d’Adolphe est charron (carrossier). Comme 3 000 Hullois, lors du terrible incendie du 24 avril 1900, le couple se retrouve à la rue avec leurs deux jeunes enfants. Voyant la situation précaire de cette jeune famille, Cyrille, déjà propriétaire de la ferme Neuve de la montagne, invite son gendre et sa fille à venir s’établir dans ce nouveau coin de pays, où tout est à faire. Il leur fait don d’un premier terrain pour une scierie et un deuxième pour la construction d’une maison, afin d’y loger cette famille éprouvée.
C’est le début de la belle histoire des Leblanc-Lafontaine. Une famille de onze enfants, dont huit survivent, sept garçons et une fille. Irène, la seule fille, passe les 24 premières années de sa vie à la maison. Elle est le bras droit de grand-maman Lucia, puisque les naissances se succèdent aux deux ans, jusqu’en 1916, année de naissance de mon père Adrien, le benjamin de la famille.
Le plus vieux, Stanislas, poursuit des études à Rigaud, puis il revient à Mont-Laurier avec l’ouverture du Séminaire St-Joseph. Certains de ses frères font quelques années du cours classique. Durant la saison d’été, ils aident Adolphe à la scierie, afin de compléter l’équipe d’employés saisonniers, puisque les opérations durent huit mois, d’avril à novembre. Sur les photos de famille, lorsque les garçons sont célibataires, ils semblent profiter pleinement de la vie. Nous remarquons leur habillement: habits, cravates et chemises blanches. Nous les retrouvons toujours bien mis, comme endimanchés: que ce soit à la pêche, en promenade en chaloupe, etc. Grand-maman Lucia et tante Irène voient à l’entretien de ces vêtements, c’est la coutume vestimentaire à l’époque. Stanislas est télégraphiste, il fait ses débuts à la gare de Mont-Laurier. Les autres exercent différents métiers: commerçant, représentant vendeur. Émile est militaire. Les deux plus jeunes, Cyrille et Adrien, deviendront propriétaires de la scierie.
Irène quitte à son tour le nid familial, puisque Adrien a maintenant six ans. Elle est la première jeune femme de la région à entrer dans la communauté des Sœurs Notre-Dame de Mont-Laurier. Cette communauté, arrivée en 1921, quitte Mont-Laurier en 1937 pour s’installer à Ville-Marie en Abitibi. Irène a toujours été au service des autres, jusqu’à l’âge de 24 ans dans sa famille, et ensuite, dans sa communauté: là, elle est cuisinière au service des prêtres et des évêques. À son décès, ses consœurs lui rendent un hommage élogieux et lors du service funèbre, une « couronne de neuf prêtres » est présente dans le chœur, une célébration exceptionnelle à l’époque.
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