Collaboration spéciale Carmen Duffy. Les trois enfants se retrouvent bien seuls. On s’en va rester chez mon grand-père Amable Prud’homme, le père de ma mère, sur une montagne dans un petit « shack » en bois rond. Je revois encore les « beds » de planches à deux étages avec des branches de cèdres comme matelas. Mon grand-père m’aimait bien.
Je mange des rôties avec beaucoup de beurre ce qui m’a valu le surnom de « moutonne au beurre » et je me sers aussi des gros morceaux de cassonade dans la poche cachée derrière la porte.
On s’amuse comme on peut. On ramasse les sauterelles pour les mettre dans le foin et ça fâche mon pépère Amable avec sa grande moustache; un grand homme au cœur généreux. Je pense que j’étais sa préférée, car j’étais la plus jeune. Je suis heureuse chez mon grand-père à la montagne.
Je me souviens d’une fois où mon frère, pour me faire plaisir, car j’adore les cerises, était monté dans l’arbre pour couper une branche. Il lance la hache et me crie recule ! Comme je ne suis pas trop vite, la hache m’arrive sur un genou, j’ai encore la cicatrice… mais les cerises étaient quand même très bonnes chez grand-père.
Un dimanche, tante Odile, la sœur de mon père, et son mari, mon oncle Mathias Courtemanche, arrivent en voiture. Ils nous apportent des gâteries. Ce jour-là mon grand-père, appuyé sur le cadrage de la porte avec son fusil, tue un chevreuil. C’était son premier.
Je me souviens d’une fois où mon père et moi on s’en allait au bureau de poste et comme il commence à pleuvoir, il me fait cacher dans une « calvette » en dessous du chemin. C’était à peu près ma grandeur, je n’étais vraiment pas vieille. Ça devait être probablement à Val-Barrette.
Vers l’âge de quatre ans, je suis allée avec papa pas loin de chez nous, à la ferme Escobar près du lac Vert à Val-Barette. Une ferme avec une belle maison. C’est Marie-Yvonne Bonami, une cousine de mon père, qui travaillait pour monsieur Escobar. Le chemin de fer passait sur la ferme et il y avait des animaux de race de l’Europe. On avait pris un bon repas et tout à coup on entend un hélicoptère qui arrive, car le boss venait voir son domaine.
Plus tard, j’ai lu un article qui parlait de Jose Gonzalo Escobar et qui disait que c’était un bandit venu se cacher au Québec dans les Laurentides (Val-Barrette) en 1931. La maison sur la ferme a passé au feu et je ne sais ce qui reste de la ferme.
Vers la fin de l’été arrive le départ de chez grand-père. Mon grand-père s’en va rester en Ontario chez sa fille Germaine, la demi-sœur de ma mère. Je n’ai jamais revu mon pépère Amable.
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