Société d'histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides
Un bandido à Val-Barrette!
Par Geneviève Piché.
Il y a quelques années, la Société d’histoire a réalisé des entrevues avec des personnes de Val-Barrette afin d’éclaircir le mystère entourant la ferme du célèbre général mexicain José Gonzalo Escobar. Car la légende est vraie, sachez-le! Un bandido se cachait bel et bien à Val-Barrette!
Tout commence au Mexique, en 1929, alors qu’éclate la rébellion escobariste, dirigée par José Gonzalo Escobar. Plusieurs États se soulèvent pour protester contre le gouvernement. Durant près de trois mois, 30 000 hommes rejoignent les rangs d’Escobar. L’armée révolutionnaire avance rapidement, en détruisant les voies ferrées qui sont sur son chemin et en pillant les banques. Les Escobaristes cèdent finalement devant les forces fédérales, non loin de Mexico. Le bilan de la révolution est dévastateur. Plus de 2000 personnes y ont perdu la vie, les dépenses en armement et les dommages causés par les insurgés sont astronomiques. Leur coup d’État raté, Escobar et ses partisans s’empressent de s’enfuir, non sans avoir vidé la Banque du Mexique de Tampico de plus d’un million de pesos en or! Le général mexicain se réfugie au Canada. Il ne reviendra au Mexique qu’en 1943, pour y mourir en 1969.
Escobar file tout d’abord à Montréal, où il achète une maison au Mont-Royal et ouvre un commerce de cigares. Puis, en 1931, il achète la ferme Perron, à Val-Barrette. Il y passe quelques jours, plusieurs fois pas année. Il est accompagné d’un autre général militaire, Alvarez, qui lui sert de valet et de chauffeur personnel. C’est lui qui gère les affaires de la ferme en son absence. Escobar dépense beaucoup lorsqu’il s’établit à Val-Barrette. Il construit une grande étable, une porcherie et un poulailler, puis une sucrerie pour le sirop d’érable. Il engage des gars du coin, pour 1,50$ par jour. Plus d’une trentaine d’hommes travaillent pour lui dans la montagne. Ils défrichent la terre (plus de 75 acres), cultivent des patates et de l’avoine, engrangent le foin, s’occupent des chevaux et des vaches à lait. Escobar possède même un tracteur, chose inouïe à l’époque.
L’homme est imposant. Du haut de ses 6 pieds et de ses 250 livres, il fait peur. C’est qu’Escobar demeure inquiet, sachant très bien qu’il est recherché. Pour sa sécurité, il se balade toujours avec ses pistolets, gardant constamment un œil sur le coffre qui renferme son magot. C’était un bandido, qui se terrait dans les Laurentides. Mais qu’importe! Il faut se remettre dans le contexte de l’époque. Nous sommes alors en plein cœur des années noires, le crash boursier de 1929 vient d’exploser. C’est la grosse misère, le chômage et la pauvreté. Escobar donne du travail aux habitants de Val-Barrette, les loge et les paie. La ferme ne lui rapporte pas beaucoup, mais il a de l’argent. Et il fait travailler les gens…
En 1940, Escobar se volatilise, sans même en informer son valet Alvarez. Plus personne de la région ne le reverra. Il aura vendu sa ferme à une compagnie de finance de Montréal, qui à son tour la vendra à Monsieur Friedman. La ferme deviendra du coup un camp de vacances pour jeunes juifs.
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