Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides
Les services de santé dans les Hautes-Laurentides (1/5)
Par Suzanne Guénette.
Dans les premières années des différentes colonies établies le long des rivières la Rouge, du Lièvre et la Kiamika, les services d’un médecin sont à peu près inexistants. On doit se rendre aussi loin que Saint-Jovite, à travers les bois pour y quérir un médecin.
C’est le cas en 1898 lorsqu’une épidémie de diphtérie s’abat sur la région et fait d’importants ravages dans les familles de colons. Ses services requis par le couple Solime Alix et Léonide Hudon du Rapide-de-l’Orignal (Mont-Laurier), dont quatre des enfants sont atteints par la maladie, le Dr Joseph Gervais, de Saint-Jovite, arrive à la mission quatre jours plus tard. Hélas, il est trop tard. Le couple Alix-Hudon vient d’enterrer – dans leur cour – leurs fillettes Yvonne, Ida, Éthel ainsi que leur seul fils, Yves. D’autres familles subiront la même douleur : Charles Bock et Corrine Dupré perdront Kilda, 12 ans, Stellia, 3 ans et Corine, 1 an; Damase Tourangeau et Joséphine Chalifoux, Cora, 5 ans et Émile, 1 an; Guillaume Barrette et Exire Gauthier, Albert, 8 ans, Zénon, 7 ans, ainsi que le couple Joseph Dumouchel et Alma Touchette : Fabiola, 13 mois et Laura, 11 ans. Et combien d’autres… une dure épreuve pour bien des familles.
Cette tragédie sert de leçon aux colons : il faut absolument trouver un médecin pour éviter que l’histoire ne se répète une autre fois. Heureusement, ils n’ont pas besoin de requérir aux moyens utilisés dans le film La grande séduction pour obtenir les services du premier médecin à venir s’installer au Rapide-de-l’Orignal. Le pionnier Joseph Guérin, qui a ouvert le canton Kiamika, réussit à convaincre son frère Moïse de quitter sa pratique dans l’état du New Hampshire, aux États-Unis, pour venir soigner les colons de plus en plus nombreux à s’installer dans les cantons du Nord.
Moïse Guérin achète en 1898 une maison située sur la rue du Portage, au Rapide-de-L’Orignal. La même année, il se porte acquéreur de lots à Ferme Rouge. Lorsque d’autres médecins arrivent au Rapide-de-l’Orignal, il choisit de retourner pratiquer à Manchester, après quelques mois seulement, tout en conservant ses terres à Ferme Rouge, pour sa retraite.
A l’automne 1899, le Dr Raoul Archambault vient pratiquer au Rapide-de-l’Orignal mais meurt tragiquement en 1900 lorsqu’en revenant de soigner son cheval, il glisse et tombe sur le dos. Sa femme qui le regarde venir, voyant qu’il ne se relève pas, court vers lui et constate sa mort. Il s’est brisé la 3e vertèbre de la colonne vertébrale.
La population décide de s’adresser à la Société générale de la Colonisation pour bénéficier des services d’un autre médecin. Cette Société décide d’envoyer Joseph-Antonio Matte qui détient une formation en médecine, mais est non diplômé. Antonio Matte pratique au Rapide-de-l’Orignal jusqu’en avril 1902, année où il est sollicité par une délégation de résidents de Notre-Dame-du-Laus pour venir y pratiquer la médecine. Celui-ci accepte puisqu’un nouveau médecin s’est installé dans la région : le Dr Oscar Godard. À son arrivée, en 1901, au Rapide-de l’Orignal, le Dr Oscar Godard achète un terrain et se fait construire une maison dans laquelle il installe son bureau de consultation et une pharmacie.
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