Selon Cinthia Randlett, qui est à l’origine du projet de création d’un CPE nature à Lac-des-Écorces, le gouvernement a statué qu’avec le nouveau CPE qui sera construit prochainement à Ferme-Neuve, les besoins de la région seraient comblés. Cinthia souligne que « 80 nouvelles places à Ferme-Neuve c’est bien et ils en avaient besoin. Cependant, nous avons un doute que les besoins seront comblés dans la région avec 80 places. Nous désirons faire un sondage pour savoir si les places seront vraiment comblées ».
Marina Trevisan, membre du comité pour la création du CPE de Lac-des-Écorces note que « Nous le voyons sur Facebook qu’il y a des parents qui cherchent des places pour leurs enfants en garderie ».
Selon le ministère de la Famille, les parents de Lac-des-Écorces pourront inscrire leurs enfants au CPE de Ferme-Neuve. Pour le maire de Lac-des-Écorces, Pierre Flamand, cette proposition ne correspond pas à la réalité des Hautes-Laurentides: « Ce que je n’accepte pas, c’est que Lac-des-Écorces était dans la mire du ministère de la Famille pour la mise en place d’un CPE. Du jour au lendemain, ils ont dit que Lac-des-Écorces devra faire affaire avec le CPE de Ferme-Neuve ».
« C’est complètement illogique. Est-ce que vous verriez cela quelqu’un de Lac-des-Écorces aller porter ses enfants à Ferme-Neuve? »
– Pierre Flamand, maire de Lac-des-Écorces
Cinthia Randlett renchérit: « Je ne crois pas que des gens de Lac-des-Écorces vont aller porter leurs enfants jusqu’à Ferme-Neuve. Ce n’est pas logique et cela ne représente pas du tout la réalité de notre région. Marina Trevisan souligne qu’« Il y a aussi l’enjeu du prix de l’essence. Lac-des-Écorces c’est assez central, c’est le croisement de la 117 et de la 311 ».
Pierre Flamand affirme qu’un CPE verra bientôt le jour à Lac-des-Écorces et fait de ce dossier une de ses priorités: « Je n’ai pas jeté la serviette. Je demande une rencontre avec Mathieu Lacombe, le ministre de la Famille, notre députée Chantale Jeannotte, moi et Cinthia Randlett ». Cinthia Randlett souligne qu’elle désire travailler avec le gouvernement ainsi qu’avec Chantale Jeannotte sur ce projet.
Un CPE ancré sur la nature et la diversité
Cinthia Randlett a effectué une spécialisation à Rivière-du-Loup sur la pédagogie par la nature. Le projet est de mettre en place un CPE avec une pédagogie ancrée dans la communauté et basé sur le partage et la diversité: « C’est au-delà d’amener les enfants à jouer dehors. Il s’agit d’une pédagogie inspirée des communautés autochtones. Nous désirons aussi faire des activités avec les ainés. Nous avons une région de grandes forêts et de lacs, pourquoi ne pas la valoriser avec des milieux éducatifs »? Elle explique aussi qu’« Il s’agit d’un savoir-faire qui provient des pays scandinaves, où le taux de diplomation est exceptionnel ».
Cinthia Randlett explique que la Municipalité a déjà désigné un terrain pour le CPE. Il se trouverait près du dôme Uniprix et serait dans le même bâtiment que la bibliothèque municipale, un autre projet de la Municipalité. Cinthia Randlett souligne que « Nous voulons aussi développer un volet littéraire avec la bibliothèque qui se trouvera à côté et initier les enfants à la littérature dès le plus jeune âge ».
« Garder nos familles »
Il y a peu, le maire Normand St-Amour expliquait que Chute-Saint-Philippe désirait aussi se munir d’un CPE pour éviter que les nouvelles familles qui s’installent dans son village quittent vers les grands centres. « C’est le même dilemme que nous. Nous voulons garder nos familles à Lac-des-Écorces » explique Cinthia Randlett.
Pierre Flamand estime que Lac-des-Écorces est une municipalité de jeunes familles: « Lac-des-Écorces est la troisième municipalité la plus populeuse de la MRC d’Antoine-Labelle. De plus. La moyenne d’âge est de 44 ans, c’est une municipalité de jeunes familles. Un autre argument qui prouve que nous avons besoin d’un CPE ».
Marina Trevisan ajoute que « C’est bien beau d’essayer de faire venir des personnes dans notre région, mais il manque de logements et de garderies. Est-ce que les gens vont venir s’installer ici si nous manquons d’infrastructures »?
Cinthia Randlett explique aussi que l’idée de créer une garderie privée lui a été proposée. Cependant, cela n’est pas fidèle à sa vision: « Nous pourrions faire une garderie privée, mais il faudra demander aux parents 50$ par jour. La réalité de notre région c’est qu’il n’y aurait pas beaucoup de familles qui pourraient se le permettre et cela pourrait même faire de la discrimination, c’est le contraire de ce que nous voulons. Nous souhaitons créer un lieu inclusif ».
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