Gestion de la pandémie
Libéraux, péquistes et solidaires unis dans la critique du gouvernement Legault
Les partis d'opposition sont tour à tour montés au créneau le 1er avril pour fustiger la gestion de la pandémie de COVID-19 par François Legault, tandis que le ministre de la Santé, Christian Dubé, tentait tant bien que mal de justifier l’action du gouvernement.
C’est Joël Arseneau, porte-parole en matière d’opposition au Parti Québécois (PQ), qui, le premier, a ouvert le feu.
Pour lui, les mesures musclées annoncées le 31 mars à Gatineau, Québec et Lévis, ainsi que le retour au palier d’alerte rouge de quatre régions, dont l’Outaouais, étaient inévitables.
« Tous les signaux étaient clairement au rouge, nous savions que les variants étaient en hausse vertigineuse, et seul le gouvernement Legault semblait l’ignorer jusqu’à hier [le 30 mars, NDLR]. »
Le député Arseneau se demande comment l’analyse des données par le gouvernement Legault a pu différer de celle des « éminents spécialistes scientifiques », du Collège des médecins ou encore, de l’Ordre des infirmières.
« Tout le monde, en fait, se demandait pourquoi le gouvernement continuait de vivre dans le déni. » – Joël Arseneau
D’après M. Arseneau, la gestion de la crise par le gouvernement Legault dernièrement et son niveau de transparence ont un impact sur la confiance des citoyens et leur adhésion aux mesures sanitaires.
Il a donc appelé le gouvernement à faire son propre « examen de conscience », afin de ne pas faire porter le chapeau du « relâchement » aux Québécois seulement.
Marre du « paternalisme »
La cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade, a pris le relai et dénoncé « la gestion chaotique est les messages contradictoires que le gouvernement envoie dans la population et dans l’espace public ».
« L’avion ne peut plus se construire en plein vol, et en direct aujourd’hui, on n’a ni pilote ni équipage. Les Québécois ne comprennent plus où le gouvernement s’en va. » – Dominique Anglade
Comme le député péquiste avant elle, Mme Anglade a rappelé que « les voix s’accumulaient » pour s’attaquer de façon préventive à la troisième vague qui déferle maintenant sur le Québec. Elle a donc fustigé la « volte-face » du gouvernement Legault et du directeur national de la Santé publique, Dr Horacio Arruda, qui, après s’être montrés rassurants le 30 mars, ont complètement changé de ton 28 heures plus tard.
La cheffe du PLQ a conseillé au gouvernement de « mettre fin à cette ambiance d’improvisation » et à M. Legault de ne plus se comporter comme s’il était le seul à « posséder la vérité ».
« C’est très grave »
Plus tard, Gabriel Nadeau-Dubois, leader parlementaire de Québec solidaire (QS), a enfoncé le clou en expliquant que les bras lui étaient tombés devant le « retournement spectaculaire et complet » du premier ministre Legault entre le mardi 30 mars et le mercredi 31 mars.
« Comment les gens sont censés adhérer aux mesures si le discours virevolte comme une feuille au vent? C’est très grave. C’est très grave, ce qui s’est passé hier soir. Hier, ce que les Québécois puis les Québécoises ont vu, ce n’est pas un gouvernement en contrôle, c’est un gouvernement en retard. » – Gabriel Nadeau-Dubois
Comme ses homologues péquistes et libéraux, M. Nadeau-Dubois s’est montré inquiet de l’impact qu’une telle attitude aura sur l’adhésion de la population aux mesures de la Santé publique.
En entrevue à Radio-Canada le 1er avril, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a estimé quant à lui que le gouvernement demeurait « en avant de la parade » et avait agi « pas mal vite » pour freiner la « croissance exponentielle » du virus. Selon lui, Québec a agi au bon moment, justement dans un souci de préserver le niveau d’adhésion de la population aux mesures sanitaires.
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