Retraite et préretraite pour deux « vieux » ambulanciers
Lise Guénette et Marcel Vézina encore fiers de leur métier
Le métier d’ambulanciers n’est pas nécessairement de tout repos. Certains prennent une autre voie tellement la tâche peut s’avérer ardue. Pour Lise Guénette et Marcel Vézina, peu importe. Avec le temps, le métier s’est changé en vocation puis en passion. La première est maintenant retraitée, le second amorce une préretraite.
Lise Guénette a pris la voie de la retraite le 28 avril dernier après deux dernières journées dans le secteur de Mont-Laurier. La veille, elle terminait son dernier quart dans le secteur de la Rouge. Pour celle qui compte 32 années de services et qui, comme son collègue Marcel Vézina, souffle 66 chandelles, le temps est là pour maintenant penser à « elle ».
Après 32 ans de services, sûrement une occasion marque les ambulanciers plus que d’autres. Pour Lise Guénette, aujourd’hui, quel événement retient-elle?
« Il y en a plusieurs, car avant d’être dans la région, j’ai travaillé des années dans le secteur de Saint-Jérôme où c’est beaucoup plus occupé. Sur le coup du moment, vous me prenez au dépourvu. Certaines situations ont été plus difficiles que d’autres, mais bon, ça fait partie du travail », confie-t-elle par voie téléphonique.
Partout l’on dit que la retraite se planifie des années auparavant. Lise Guénette a ceci à dire au sujet de sa retraite.
« On peut dire que ma retraite est planifiée depuis longtemps si je puis dire. Je suis encore en santé, je passe mes étés en camping au Baskatong de mai à octobre et je vois régulièrement mes petits-enfants dans le coin de Saint-Jérôme. Nous sommes une famille unie qui fait beaucoup d’activités ensemble. Je ne m’ennuierai pas à ma retraite », chante-t-elle en riant.
L’amour du métier, il a toujours été là? Aucun doute.
« Jamais je ne suis rentré au travail de reculons comme on dit. Mon métier, c’est une passion maintenant. À l’époque, on parlait d’une vocation, maintenant et depuis longtemps pour moi, c’est une passion », ajoute celle qui a toujours oeuvré avec la bonne humeur, même si parfois des situations n’étaient pas faciles.
« Ce n’est pas évident d’être ambulancier. Mais faire la différence chez les gens que l’on va chercher, c’est vraiment ça qui s’avère important. Et malgré que je pars à la retraite, j’aime encore le métier d’ambulancier. »
C’est le même son de cloche pour son collègue Marcel Vézina qui amorce sa préretraite.
Les plus vieux ambulanciers?
Marcel Vézina est connu dans les secteurs de Rivière-Rouge et Labelle. C’est un homme de la région, comme il le confie. Lui, qui compte 45 ans de travail comme ambulancier, avoue que des souvenirs d’événements spécifiques, marquants, il n’en trouve pas. Pourtant, après presque cinq décennies, on peut croire que c’est le contraire. En fait, il soulève un point qui reste difficile à tous les ambulanciers. C’est qu’en 45 ans, bien connu de tous, il a souvent répondu à des appels touchant sa famille et des amis dans des accidents souvent très graves. Rien de facile.
« Moi, et comme Lise aussi, c’est de répondre à des appels qui touchent les enfants. On ne s’y fait pas. Comme je suis connu, je peux ajouter que 90% des appels touchent des gens que je connais. Il n’y a pas beaucoup de maisons où je ne suis pas entré. Mais bon, dans ce métier, je me suis toujours gardé une petite gêne à le dire, mais pendant le transport avec mes patients, même s’ils ont le sourire jaune, je fais tout pour les rassurer, pour dédramatiser, peu importe la situation. C’est le moins que l’on puisse faire comme ambulancier. »
Quand M. Vézina a joint L’info pour souligner ces retraites, il tenait mordicus à souligner l’âge des ambulanciers. Les deux ont 66 ans et ce n’est pas tout en fait.
« Je suis certain que nous sommes les plus vieux ambulanciers du Québec. Je me garde une petite gêne encore, car, qui sait si un autre ambulancier de 67 ans de métier ne sort pas du rang des Meu-Meu pour me contrarier à la lecture de ce texte? Je serais grandement étonné! »
Avec 45 ans d’ancienneté, Marcel Vézina s’inquiète aujourd’hui de la relève, sujet abordé récemment dans L’info. Pour lui, ça explique pourquoi l’on doit retirer des ambulances des secteurs. Durant l’entretien, il revient avec un souvenir d’il y a bien longtemps. Il remarque qu’il fut le premier à répondre au premier appel d’Ambulance Laurentides.
« J’ai commencé dans le métier le 6 juin 1977. Avec ma préretraite, je travaille quelques jours par semaine avant de la prendre définitivement dans un an », conclut Marcel Vézina.
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