Chronique de Frédéric Bérard
L’amitié
Quiconque lit de temps à autre ces petites chroniques - et je le remercie - sait le (trop) sérieux, voire possiblement lourdeur, des sujets abordés: urgence climatique, bigoterie et tricheries politiciennes. Mon job, je crois.
À la recherche d’un truc plus léger en cette période de Mr. Freeze, m’étais dit que l’amitié, comme thème général ferait bien l’affaire.
Drôle de hasard, j’apprends, la veille d’écrire ces lignes, que le 30 juillet est maintenant la Journée internationale de… l’amitié, justement. J’ignorais, mais pas surpris.
Parce que les amis, contrairement à sa famille, sont choisis. Certaines relations s’évanouissent après un temps, chose normale. D’autres, au contraire, surprennent par leur pérennité. Peu importe le délai ou la distance, un seul appel téléphonique auprès de vrais potes, et paf, comme si rien n’avait changé. Coluche disait, là-dessus: « La vraie amitié, ce n’est pas d’être inséparable. C’est d’être séparé et que rien ne change ».
En plein ça, non? Je l’ai revécu récemment, d’ailleurs. Un vieil ami de toujours qui, directement et par procuration, vit présentement une épouvantable tragédie. Trente minutes de convo, pour comprendre, l’écouter et l’appuyer. Bien que l’on se parle et voit maintenant que quelques fois par année, aucune différence. Fort pareil.
Qui a déjà tapé le fond de quelconque baril sait, lui aussi, l’importance de l’amitié. Pour Victor Hugo: « Les amis sont des anges silencieux, qui nous remettent sur nos pieds quand nos ailes ne savent plus comment voler ».
Et quand tout va mieux, ou même bien, probable que l’amitié constitue l’une des clefs de l’énigme. Dixit Pythagore: « Les amis sont des compagnons de voyage, qui nous aident à avancer sur le chemin d’une vie plus heureuse ». Et selon Francis Bacon: « L’amitié double les joies et réduit de moitié les peines ». Jolies et justes, non?
Quant à Brel et son classique humanisme: « Je prendrai, dans les yeux d’un ami, ce qu’il a de plus chaud, de plus beau et de plus tendre aussi ». Voilà.
Vos amis sont différents de vous? Rien d’anormal, dirait Anima Wajdi Mouawad: « Il y a des êtres qui nous touchent plus que d’autres, sans doute parce que, sans que nous le sachions nous-mêmes, ils portent en eux une partie de ce qui nous manque ».
Malgré ce qui précède, reste que le concept n’est pas dépourvu d’imperfections, risques et embûches. On parle de relations entre humains, après tout. Et comment s’assurer du succès d’une telle relation, notamment dans le temps ? Chaque cas est d’espèce, je dirais. Mais personne ne résume mieux que Camus, à mon sens, la recette parfaite, celle d’une relation bilatérale, égal à égal: « Ne marche pas devant moi, je ne suivrai peut-être pas. Ne marche pas derrière moi, je ne te guiderai peut-être pas. Marche à côté de moi et sois simplement mon ami ».
Comment, maintenant, séparer le bon grain de l’ivraie? S’assurer de la loyauté de l’autre, de sa sincérité et authenticité ? Bukowski a la réponse pour nous: « Si vous voulez savoir qui sont vos amis, faites-vous condamner à une peine de prison »…
Bonne fête internationale de l’amitié à tous et chacun!
Ps: et merci aux miens, ils se reconnaissent.
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