Lac-des-Écorces
Une dernière chance de sauver la pisciculture?
Le 14 septembre en matinée, la Coalition pour le maintien de la pisciculture de Lac-des-Écorces s’est réunie pour souligner l’état d’urgence et demander aux partis politiques actuellement en campagne de prendre position sur ce dossier.
Depuis plusieurs années, la station piscicole de Lac-des-Écorces est menacée de fermeture. Des investissements importants seraient à faire pour mettre à niveau la station et réparer un tuyau de 1,5 km, qui puise de l’eau froide au fond du lac des Écorces et la déverse dans les bassins pour l’élevage de poissons. Selon le maire de Lac-des-Écorces, Pierre Flamand, on parlait déjà d’une fermeture en 2005.
Il affirme que les coûts de modernisation de la station piscicole sont évalués à 10 M$, alors qu’un démantèlement coûterait 4 M$. Ce dernier ajoute que « La CAQ met à disposition 1 M$ à tout entreprise qui désirerait prendre en charge la station piscicole ».
M. Flamand compare la station de Lac-des-Écorces avec celle de Baldwin dans les Cantons-de-l’Est : « Après des investissements de 26 M$, la pisciculture de Baldwin n’a jamais augmenté sa production et produit toujours moins de 10 tonnes par année. En 2019, alors que le tuyau au fond du lac était fissuré, la station piscicole de Lac-des-Écorces produisait encore 15 tonnes de poisson par année, pour un coût d’opération de 400 000$ annuellement, comparativement à 800 000$ par année pour Baldwin ».
Il poursuit en soulignant qu’il existe 3 stations piscicoles au Québec et qu’il n’en restera que 2 si la station de Lac-des-Écorces venait à fermer : « La station piscicole de Tadoussac produit à peine 5 tonnes de saumon et Baldwin produit à peine 10 tonnes de poisson par année ».
Déjà fermée?
Pour André Benoit, président de l’Association des pourvoiries du Québec, la pêche est une pierre angulaire pour toutes les entreprises d’ici. Il explique qu’une fermeture de la station piscicole affecterait les pourvoyeurs par la bande.
« Quand il n’y a plus de production pour les lacs publics, le gouvernement devra acheter des poissons au privé. Cela a déjà un impact considérable sur la qualité du poisson, sans compter que le privé n’arrive pas à combler la demande en hausse. »
Michel Girard, président régional du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), soutient que « Les employés de la pisciculture ne retourneraient pas travailler à la pisciculture l’année prochaine, mais des emplois leur seront trouvés ailleurs ».
« La fermeture elle est là, elle arrive et nous pensons qu’elle sera définitive en octobre si on ne fait rien. »
– Michel Girard
Pour M. Flamand, « Il n’y a plus d’eau dans les bassins et plus de poisson depuis le mois de juillet. Ce serait le temps parfait pour rénover la station, mais il faut agir immédiatement ».
Au moment d’écrire ces lignes, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) n’avait pas encore répondu à nos questions.
RÉPONSE des partis politiques
Pour l’heure, trois partis politiques ont soumis leurs réponses à la Coalition pour le maintien de la pisciculture de Lac-des-Écorces concernant l’avenir de celle-ci. La Coalition Avenir Québec (CAQ) répond que « […] dans l’éventualité où la Coalition pour le maintien de la pisciculture Lac-des-Écorces souhaiterait acquérir, administrer et opérer la station, nous sommes ouverts à discuter de l’accompagnement que le gouvernement pourrait offrir […] ».
Québec solidaire (QS) répond avoir l’intention de maintenir la station piscicole en activité : « [Nous] ferons en sorte de trouver les meilleures solutions avec les acteurs du milieu pour garantir, à long terme, la protection et le maintien de ce joyau naturel ».
Le Parti Québécois (PQ) explique qu’« il est évident qu’il faut maintenir 3 stations piscicoles publiques au Québec. En ce sens, le maintien de la station piscicole gouvernementale de Lac-des-Écorces s’impose, considérant son rôle spécifique et sa production de salmonidés indigènes pour l’ensemencement des lacs et rivières en région ».
Pour ce qui est du Parti conservateur du Québec (PCQ), ainsi que du parti libéral du Québec (PLQ), ces derniers n’avaient pas encore soumis de réponse à la coalition au moment d’écrire ces lignes.
Pour en savoir plus
Découvrez tous nos articles locaux sur le scrutin provincial du 3 octobre dans notre section spéciale Élections.
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