La Fédération Histoire Québec (FHQ) s’oppose à la démolition de la gare de Mont-Laurier, fermée depuis le 20 août dernier. Le 6 octobre, la MRC d’Antoine-Labelle (MRCAL) a annoncé qu’elle privilégiait la démolition et la reconstruction de ce bâtiment patrimonial.
Selon Clément Locat, président du comité du patrimoine de la FHQ, un coût de restauration de 6,5 M$ pour la rénovation de la gare est exagéré : « Un tel coût pour une fondation, c’est du jamais vu ».
Ce dernier affirme que même si ce montant comprenait la rénovation complète du bâtiment, il ne serait pas nécessaire de refaire dans l’immédiat certains problèmes soulignés par les firmes : « Qu’on cesse de parler de la toiture et des fenêtres et qu’on parle de la structure qui est le véritable problème dans ce cas-ci ».
Clément Locat mentionne qu’il n’a pas consulté les rapports sur l’état du bâtiment. Selon lui, ils semblent difficiles à obtenir : « La FHQ et la Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides (SHGHL) ont demandé l’autorisation de consulter les rapports. Ce sont les citoyens qui paient pour ces rapports, donc je ne vois pas pourquoi on devrait avoir recours à la Loi sur l’accès à l‘information, mais en ce moment c’est ce qui se passe. Tant que les rapports demeurent secrets, on peut avoir des doutes ».
Cependant, ce dernier explique que ce n’est pas la première fois qu’il rencontre un scénario similaire. Il cite l’exemple d’un couvent dans une municipalité du Québec, dont les coûts de reconstruction avaient été surévalués. La reconstruction du couvent, qui s’élevait à 2 M$, était le double que ce qu’aurait coûté la restauration.
Clément Locat explique que le dossier sera partagé avec Action Patrimoine, un regroupement qui intervient depuis plusieurs années dans des dossiers semblables. D’après lui, ces derniers devraient bientôt s‘exprimer sur le sujet. Clément Locat ajoute que si les Lauriermontois ne veulent pas voir ce bâtiment patrimonial disparaître, « Ces derniers doivent exprimer leur mécontentement ».
Accès interdit depuis fin août
En 2021, la firme JOKINEN architecture et la firme C2V architecture avaient effectué un carnet de santé du bâtiment. Elles jugeaient que le bâtiment nécessitait de sérieux travaux de restauration. Vers la fin de l’été 2022, la firme d’ingénieur WSP a signalé dans son rapport que la structure de la gare de Mont-Laurier était instable et que le bâtiment bougeait parce que le solage était fendu à l’horizontale.
« Après la réception du rapport, les assureurs nous ont donné 24 heures pour fermer le bâtiment. Je n’avais pas envie de fermer la gare, mais s’il arrivait un accident, nous serions tenus responsables », commente le maire de Mont-Laurier et préfet de la MRCAL, Daniel Bourdon. Il ajoute que le rapport de la firme WSP recommandait une fermeture et une démolition du bâtiment dans les 6 prochains mois.
La MRCAL mentionne que les coûts de rénovation sont estimés à près de 6,5 M$, alors qu’une démolition et une reconstruction sont estimées à un coût de 3,5 M$. Cependant, les investissements réels seraient connus lors du déploiement du projet. Daniel Bourdon souligne que la MRCAL ne veut pas investir dans une rénovation : « Il y a une question de coût et une question de sécurité ».
Rien n’est encore joué
Daniel Bourdon affirme que pour la reconstruction, rien n’est encore décidé, mais il souhaite que le nouveau bâtiment se trouve au même endroit que l’ancienne gare. « On ne sait pas encore quelles seront les exigences des gouvernements. Peut-être qu’ils refuseront tout simplement la démolition, peut-être qu’ils vont demander que soit construit une réplique de l’ancienne gare, on ne sait pas ».
Néanmoins, Daniel Bourdon prévoit qu’« Avec les rapports des architectes et des ingénieurs, les deux paliers du gouvernement seront en accord avec la démolition ». Ce dernier ajoute qu’il s’agit d’un dossier encore en balbutiement, mais pour Clément Locat, la réponse est sans équivoque : « On ne reconstruit pas du patrimoine ».
Daniel Bourdon souligne qu’il y aura une consultation publique pour le nouveau bâtiment : « Les citoyens vont pouvoir s’exprimer à savoir quels services ils souhaiteront y retrouver, comment ce sera fait, etc. ».
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