Petit historique de Lac-des-Écorces : les services religieux
Les services religieux de la nouvelle mission de Lac-des-Écorces, fondée en 1897, étaient assurés par un prêtre missionnaire, Augustin Desjardins, curé du Rapide-de-l’Orignal. Il raconte :
« Quelques-uns de cette colonie se rendirent au Rapide-de-l’Orignal pour faire leurs Pâques. Ils étaient venus en raquettes de 7,8, et 9 milles. Ils se plaignirent de l’impossibilité ou au moins de la grande difficulté où ils étaient d’amener leur femme et leurs enfants afin de leur permettre d’accomplir leur devoir pascal. Ils avaient appris que je disais la messe dans des maisons privées au sud du lac des Écorces. Ils me demandèrent d’en faire autant pour eux, ce à quoi je consentis de grand cœur. En retournant, ils firent des entailles sur les arbres de la forêt (blazes). La semaine suivante, en suivant ce tracé, j’arrivai chez un colon qui venait d’amener sa famille : M. Léon Plouffe. Je reçus chez lui une franche hospitalité. Je continuai ensuite jusqu’à mon départ (1901) à donner la messe à cette mission deux ou trois fois par mois. Je m’y rendais à travers la forêt quand je partais du Rapide-de-l’Orignal ; ou par canot en traversant le lac Vert et le lac des Écorces quand je passais par Saint-Gérard (Kiamika). » (Récit d’Augustin Desjardins dans : Maurice Lalonde, Notes historiques sur Mont-Laurier, Nominingue et Kiamika).
En 1898, Augustin Desjardins fait le premier recensement de la région et dénombre une cinquantaine de familles établies le long de la rivière Kiamika depuis Saint-Gérard-de-Montarville (Kiamika) jusqu’en haut du lac des Écorces. En 1899, les colons demandent la construction d’une chapelle; ce que le curé Desjardins appuie avec joie. Mais il faut choisir un site. Le jeune curé, qui a vécu la querelle entourant le choix d’un site au Rapide-de-l’Orignal, craint que la situation se répète. Il porte son choix sur une partie du lot 11 dans le rang sud-est et, sitôt, son inquiétude se confirme : une chicane éclate entre les colons. Mgr Thomas Duhamel, évêque du diocèse d’Ottawa, demande alors au curé Ouimet de Saint-Jovite de trancher. C’est lui qui avait aussi arbitré le conflit au Rapide-de-l’Orignal. Il donne raison au jeune curé. Édouard Paquette fait don de 8 arpents de terre faite et Joseph Lauzon de 12 arpents en bois debout pour le futur site de la chapelle ouverte aux paroissiens en 1901.
Après leur requête d’un temple, les colons demandent à leur évêque, lors de sa visite, en 1901, la nomination d’un curé résident. Jugeant la mission trop peu populeuse, Mgr Duhamel attendra jusqu’en 1907 pour nommer le premier curé, Joseph-Eugène Coursol. Entretemps, Joseph-Alphonse Génier, curé du Rapide-de-l’Orignal, a succédé au prêtre Desjardins comme missionnaire. Le nouveau curé fait construire un presbytère près de la chapelle dès son arrivée. En 1908, Mgr Duhamel approuve la construction d’une véritable église qui sera érigée sur les bords de la rivière Kiamika et bénie le 21 octobre 1909. La paroisse – comme la mission – est mise sous la protection de Saint-François-Régis.
En 2007, les communautés catholiques de Lac-des-Écorces et de Chute-Saint-Philippe sont fusionnées pour former la nouvelle paroisse de Notre-Dame-de-la-Rive.
Par ailleurs, M. Luc Paquette prépare présentement un volume sur Lac-des-Écorces et ses familles.
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