Mauvaise surprise pour des commerçants du centre-ville
La dernière édition du Pique-nique gastronomique de la Chambre de commerce qui s’est tenue le mercredi 12 juin dernier a suscité plusieurs commentaires de la part de commerçants et leurs clients. Ceux-ci ont notamment dénoncé le caractère privé de l’événement ainsi que le fait de ne pas avoir été avisés de la fermeture de la rue. Afin de tirer au clair la situation, L’info s’est entretenu avec les différents partis concernés.
Le Pique-nique gastronomique est un événement de reconnaissance et de réseautage qui vise à rassembler les membres de la Chambre de commerce de Mont-Laurier autour d’un repas haut de gamme, cuisiné par un chef de renommée.
Pour la première fois, l’événement a eu lieu sur le tronçon de la rue de la Madone entre les rues du Pont et Chasles, occasionnant la fermeture de la route entre 8 h et 23 h. Bien que la circulation ait été interdite aux voitures, les commerces et autres bâtiments sont demeurés accessibles à pied.
Inconvénients
La majorité des intervenants avec lesquels s’est entretenu L’info a déploré en premier lieu le fait de ne pas avoir été mis au courant de la fermeture de la rue. C’est entre autres le cas de Jean-Marc Ross, propriétaire d’une boutique spécialisée en fabrication d’orthèses plantaires : « [L’événement] s’est tenu un jour que je fais du bureau et que je reçois une vingtaine de clients. Ils ont dû marcher plus loin que d’habitude alors qu’ils ont de la misère à se déplacer. » M. Ross affirme que s’il avait su à l’avance, il aurait reporté des rendez-vous et averti ses clients : « Quand les gens sont au courant, c’est toujours plus facile. »
Les commerçants concernés ont aussi dû composer avec la frustration de certains clients, qui déploraient de ne pouvoir se stationner à proximité. « Ils n’étaient pas contents et se demandaient pourquoi c’était barré. Il y a des choses pires que ça, nous on fait avec, mais j’espère juste qu’à l’avenir ils vont nous aviser », mentionne Serge Lajeunesse, cordonnier.
« Le jour même, je suis arrivée à 8 h 30 et la rue était déjà barrée pour l’événement qui commençait à 16 h. Je ne pensais pas qu’ils fermeraient la rue avant midi », confie Geneviève Lapalme, propriétaire d’une boutique de matériel d’art offrant également des cours à la population. « Je ne sais pas comment les livreurs auraient fait s’ils étaient venus », ajoute-t-elle, puisqu’à l’instar d’autres boutiques situées sur ce même tronçon de la Madone, les livraisons se font par l’avant du commerce.
« Il y a la perte de revenus, aussi. J’ai calculé et j’ai perdu grosso modo 60 % de mon chiffre d’affaires cette journée-là. J’ai travaillé environ à 5 $ de l’heure. »
-Geneviève Lapalme
Il s’agirait de la toute première fois où l’on aurait omis d’aviser Mme Lapalme de la fermeture de la rue : « Les autres fois, on l’avait su d’avance. J’avais pu faire des publications Facebook, avertir mes clients et préparer le terrain, m’attendre à ce que ce ne soit pas une grosse journée. »
La Chambre s’exprime
« Quand on se promène sur la rue de la Madone, c’est très rare qu’on réussisse à se stationner à la porte du commerce où on souhaite aller. Ces stationnements-là sont toujours pris, alors selon moi ça n’a pas changé grand-chose. Je comprends qu’il aurait été mieux que les commerçants soient avertis, mais je suis étonnée qu’ils affirment que ça a diminué leur chiffre d’affaires », déclare à ce sujet Mélanie St-Cyr, directrice de la Chambre de commerce de Mont-Laurier.
« Il y a eu un manque, il aurait fallu que tout le monde soit avisé, ça, je suis 100 % d’accord. Si on le refait l’an prochain, on ne prendra pas de chance et on va aller aviser tout le monde nous-mêmes », affirme-t-elle. Selon Mme St-Cyr, « La majorité des gens avaient été avisés par la bande, mais pas de la fermeture de la rue spécifiquement […] Je pensais que la Ville avisait les citoyens qui allaient être touchés. Un peu comme quand il y a des rinçages d’aqueducs ou des travaux routiers, les habitants sont avisés qu’il va y avoir une contrainte quelconque. »
« On a au-delà de 2000 personnes qui sont abonnées à notre infolettre », tient-elle à ajouter, la campagne publicitaire de l’événement pouvant selon elle avoir contribué à mettre tous les commerçants au parfum. Pour la directrice, « ça a été une surprise de réaliser que ce n’était pas tout le monde qui avait été avisé. Quand on s’en est rendu compte, on a fait de notre mieux pour les accommoder. »
À qui la responsabilité?
De son côté, la Ville de Mont-Laurier affirme que bien qu’elle soit responsable d’aviser les premiers répondants et les services d’urgence lors d’événements privés, c’est l’organisateur qui se doit de prévenir les commerçants et les citoyens. « La Ville tentera de clarifier le rôle de chacun pour la tenue de prochains événements afin que ce type de situation ne se reproduise plus », indique Lethicia Benedicto, agente aux communications à la Ville de Mont-Laurier.
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