On accorde la construction du premier moulin à scie dans les limites du village à Rod Painchaud. Quelques années plus tard, à l’été 1919, Elzéar Brosseau et Camille Beaubien achètent le moulin des Langevin de Saint-Jean-sur-le-lac, le démolissent et le transportent, avec des chevaux, sur une distance de 20 milles, au rapide Desjardins. Le moulin entre en activité l’automne suivant. À compter de 1921, M. Brosseau, désormais propriétaire unique, maintiendra le moulin en activité jusqu’à sa vente en 1956.
Les premiers restaurateurs furent Joseph-Arthur Lortie père, vers 1910, Wilfrid Legault qui tenait restaurant et magasin et David Pilon qui tenait restaurant et magasin de linge. Maxime Guindon ouvrit, en 1937, un restaurant qu’il déménagea, en 1941, en face de l’hôtel; son épouse cuisinait pendant qu’il faisait des coupes de cheveux à 20 cents et la barbe pour 10 cents.
On possède peu de renseignements sur les premiers établissements hôteliers de Lac-des-Écorces. Un permis sera accordé le 2 mars 1903 à Dieudonné Latreille pour un hôtel bâti dans le village. On sait que Napoléon Bélanger y aurait ouvert un hôtel, car il reçut, parait-il, une sévère semonce pour avoir vendu de la boisson le dimanche. Il fut également averti de ne plus en vendre aux mineurs.
L’établissement le plus remarquable fut le Red Pine, le Manoir des Pins rouges. Construit sur les bords du lac des Écorces en 1929, il recevait de nombreux touristes canadiens et américains. Gustave Sabourin, hôtelier de Mont-Laurier, en était le propriétaire. L’hôtel offrait une quarantaine de chambres, une salle à manger, un grand hall, une salle de danse, cinq chalets, un court de tennis et un entrepôt pour canots et chaloupes. Facile d’accès, il était à un mille à peine de la gare de Brunet sur la ligne du Canadien Pacifique. Le Manoir procurait aux touristes l’avantage de pratiquer, presque sur les lieux mêmes, leurs sports favoris : pêche, chasse, canotage, natation ou tennis.
En 1929, Gustave Sabourin demande l’appui des conseils municipaux de Mont-Laurier et de Campbell pour obtenir l’aide du ministère de la Voirie pour construire une nouvelle route conduisant à son hôtel. Il fait construire une ligne électrique vers la même époque et obtient un permis de vente de bière et de vin pour les cinq mois de la belle saison, de mai à septembre.
Les Jésuites se portent acquéreurs du Manoir des Pins Rouges en 1941 et en font une maison de villégiature pour les séminaristes de leurs trois collèges au Québec. En 1964, il est vendu à la Congrégation des Sœurs Sainte-Croix et, en 1990, il est acquis par un propriétaire privé. Il sera démoli en 1992.
Par ailleurs, M. Luc Paquette prépare présentement un volume sur Lac-des-Écorces et ses familles.
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