Le hockey dans les Hautes-Laurentides…Ça ne date pas d’hier!
Plusieurs hockeyeurs de renom sont originaires d’ici. Un exploit et une fierté pour une « petite » région comme la nôtre. Un voyage dans le temps s’impose...
Ligue de hockey des Laurentides
En novembre 1906, une invitation est lancée aux jeunes gens de Nominingue dans L’ami du colon afin de fonder un club local de hockey sous la supervision d’un certain M.J.A. Boisvert, marchand de fer. On projette déjà que le sport sera populaire, vu « nos belles nappes de glace ».
Dès cette saison, l’équipe de Nominingue, de même que celle de Saint-Faustin, Saint-Jovite, Labelle et L’Annonciation, se joint à la Ligue de hockey des Laurentides regroupant déjà Mont-Tremblant, Sainte-Agathe, Huberdeau, Shawbridge, Sainte-Adèle et Montfort.
Les patinoires, nombreuses étant donné l’abondance des lacs sur le territoire, suscitent une certaine rivalité entre les équipes : quel village dispose de la plus belle glace ?
Roger Léger
Né en 1919 à L’Annonciation, Roger Léger est sans doute le premier de la région à faire carrière comme joueur de hockey professionnel. Après avoir joué à Montréal avec le Dominion Glass, le Hudson Height, les Montagnards d’Ottawa et le Joliette Cyclone, il se fait recruter par la Ligue américaine en 1943. Il rejoint les rangs des Rovers de New York, puis des Rangers de New York et des Bisons de Buffalo. Au sein de cette dernière équipe, son talent lui mérite l’importante somme de 1000$. Durant la saison 1945-46, il devient membre de la première équipe d’étoile de la Ligue américaine. La saison suivante, il est appelé à Montréal afin de jouer aux côtés du tricolore, en compagnie entre autres de Doug Harvey et Maurice Richard. Roger Léger devient la fierté de la région.
L’aréna de Mont-Laurier
En mars 1940, quelques jours à peine après un match de fin de saison mémorable où les Étoiles de Mont-Laurier avaient vaincu une redoutable équipe de Hull, le Club sportif décide de faire incorporer la ligue de hockey locale afin d’entreprendre la construction d’une aréna à Mont-Laurier. Après avoir conclu une entente avec le Cercle des agriculteurs pour le terrain et s’être assuré du soutien du conseil municipal, le Club sportif obtient un octroi substantiel de la part du gouvernement. Les travaux commencent rapidement et vont bon train, si bien que l’ouverture officielle se fait en janvier 1941. Le curé Neveu procède à la bénédiction de la ligue avec les équipes des Pirates, des Black Cat et des Étoiles, de même que des équipes du séminaire, le Concordia (commercial) et le Verdun (cours classique). Dès lors, la ligue accueille des équipes de haut calibre provenant d’un peu partout en province. En 1966, l’aréna alors situé sur le boulevard Albiny-Paquette au croisement de la rue Chasles succombe à un violent incendie. On met rapidement en place des plans afin d’en construire une nouvelle : celle-ci deviendra le Palais des sports de la rue Alix.
Les Canadiens à Mont-Laurier
En 1955, les Étoiles de Mont-Laurier, qui représentent l’équipe la plus forte des Laurentides, accueillent les Canadiens de Montréal pour une joute amicale. Si les parties régulières connaissent déjà un grand succès auprès du public, ce sont près de 2000 personnes qui s’entassent dans le bâtiment ce jour-là afin de voir sur la glace les joueurs Richard, Béliveau, Plante, Geoffrion, Bouchard, Harvey, Johnson et Saint-Laurent. Malgré la volonté et le talent indéniable des Étoiles, les Canadiens remportent 18 à 4. S’ensuit un buffet animé au Château Laurier en compagnie des joueurs du tricolore, au plus grand plaisir des invités.
Les Montagnards-Laurentiens
En 1976 à Mont-Laurier, grâce à l’apport de 25 actionnaires, on fonde une équipe afin de rejoindre la Ligue junior de l’Outaouais. Il s’agit d’un défi complexe vu le bassin de joueurs, beaucoup moins important que celui de Gatineau ou de Hull. On recrute majoritairement des joueurs de la Haute-Rivière, et quelques joueurs de l’Abitibi. On décide de nommer l’équipe les Montagnards-Laurentiens. Au cours de la première saison, elle attire plus de 27 000 spectateurs en comptant les séries éliminatoires. L’épopée se termine en 1982.
Claude Lemieux
En juin 1983, alors âgé de 17 ans, le Lauriermontois Claude Lemieux se fait remarquer lors du repêchage de la Ligue nationale de hockey, allant même jusqu’à être considéré comme le meilleur espoir québécois à l’aile droite. En deuxième ronde, Serge Savard du Canadien de Montréal s’exprime exceptionnellement en français pour choisir le jeune Claude Lemieux. « Je n’en croyais pas mes oreilles », partage ce dernier à l’Écho de la Lièvre, quelques jours plus tard. Il joue 8 saisons aux côtés du tricolore et remporte d’ailleurs avec lui la Coupe Stanley en 1986. Plus tard, il intègre notamment les Devils du New Jersey, l’Avalanche du Colorado, les Coyotes de Phoenix, les Stars de Dallas et les Sharks de San José avant de prendre sa retraite en 2009.
De quoi marquer l’imaginaire
Le hockey fait partie intégrante de l’identité des Hautes-Laurentides tout au moins depuis le début du 20e siècle. De nombreuses équipes se sont succédé au fil des décennies, certaines d’ailleurs avec des noms particulièrement colorés. Mention spéciale aux Tombeux et aux Branleux de Mont-Laurier vers 1950, de même qu’aux Playboys de Ferme-Neuve, aux Peureux de Mont-Saint-Michel et aux Coqueluches de Mont-Laurier dans les années 1980.
Mentionnons également que plusieurs autres hockeyeurs d’ici ont su faire de leur passion une carrière, tels que Roger Léger de L’Annonciation, Jocelyn Lemieux (frère de Claude), Alexandre Rouleau et Dan Cloutier de Mont-Laurier, Félix Plouffe de Saint-Aimé-du-Lac-des-Îles et Cathy Chartrand de Nominingue : un exploit et une fierté pour une « petite » région éloignée. Comme quoi, quand on a du cœur!
Merci à la Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides.
Sources : archives Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides, Histoire de Mont-Laurier, tome 2 de Luc Coursol, Roger Léger, le Canadien de L’Annonciation de Ronald Mc Gregor, publié en 2008 dans L’info du Nord.
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