Le temps d’attente est long cet hiver à l’urgence de Mont-Laurier. « Il y a deux semaines je suis venue consulter pour une enflure. Je suis rentrée vers 12h30. Pour passer au triage, j’ai passé à 9h le soir (21h). Le taux d’achalandage était de 310% à ce moment. C’est la pire place. À éviter», a souligné une passante anonyme.

Néanmoins, le CISSS des Laurentides (CISSSLAU) affirme que Mont-Laurier n’est pas l’hôpital avec le temps d’attente le plus élevé des Laurentides, malgré le taux d’occupation qui avait dépassé les 300% à quelques reprises au mois de février, alors qu’il était à 260% le mardi 25 février et à 240% le mercredi 26 février. « Parmi les points positifs, nous soulignons qu’à l’Hôpital de Mont-Laurier, contrairement aux hôpitaux plus au sud des Laurentides, très peu d’usagers en attente d’un hébergement en CHSLD demeurent hospitalisés. Les lits hospitaliers sont donc utilisés par des patients qui requièrent des soins hospitaliers. »

Selon le CISSSLAU, le taux d’occupation en urgence, que l’on retrouve notamment en temps réel sur le site erinfo.ca, comptabilise uniquement l’occupation des civières. « Le taux fait peur, mais en réalité, c’est parce que nous n’avons que 5 civières à Mont-Laurier. Un débordement de plus de 200 % représente une quinzaine de patients pour lesquels nous sommes grandement mobilisés. »

L’année dernière, le taux d’occupation moyen de l’urgence de Mont-Laurier s’élevait à 174%. « Le taux d’occupation sur civière a dépassé notre moyenne qu’on voit normalement à urgence. Nous avons récemment vécu une hausse d’achalandage par rapport à notre moyenne de l’année dernière », a partagé Fanny Courchesne, directrice des services cliniques dans Antoine-Labelle, qui comprend les hôpitaux de Mont-Laurier et Rivière-Rouge.

Le CISSSLAU souligne notamment que l’important accident d’autobus, qui s’était produit sur la route 117 en direction de Grand-Remous et une grosse tempête, avaient rapidement saturé l’urgence. « Ce soir-là, les 31 personnes ont toutes été reçues à l’urgence de Mont-Laurier, ce qui a contribué aux chiffres. »

Un hiver rude

Fanny Courchesne, mentionne que l’hiver a été rude cette année pour les malades. « La période hivernale est très achalandée, c’est quelque chose que nous sommes habitués de voir en hiver. Les virus respiratoires, entrainent plus de consultation dans les hôpitaux du Québec en général et Mont-Laurier ne fait pas exception. Cependant, il est vrai que le taux d’occupation sur civière a été très haut ces dernières semaines. »

À l’hôpital de Mont-Laurier, on compte qu’un seul médecin en urgence. « Si le médecin de l’urgence est occupé avec un cas très urgent, comme un cas de trauma ou accident de la route, cela peut requérir son attention pendant parfois plus d’une heure », mentionne Fanny Courchesne

Cette dernière ne cache pas que la pénurie de main-d’œuvre sévit toujours à l’hôpital de Mont-Laurier. « On aimerait avoir plus de médecins, mais ce n’est pas possible actuellement. La pénurie de main-d’œuvre c’est une réalité, notamment pour le personnel infirmier. »

Elle souligne que des investissements ont été faits récemment pour l’acquisition de matériel, qui s’inclut dans la modernisation de l’hôpital, même si une date pour le début des travaux d’agrandissement n’a toujours pas été dévoilée.

L’urgence, pour des besoins urgents

Le CISSSLAU souligne qu’il est important de consulter à l’urgence en cas de maladie grave ou de problème urgent.  « Il faut considérer que chaque cas urgent est pris en charge rapidement. Nous ne voulons pas que les gens se fient au taux d’occupation pour éviter l’urgence si le besoin est grave », partage Mme Courchesne.

Pour désengorger les urgences, notamment en période hivernale, les citoyens qui ont des maladies mineures sont invités à opter pour des alternatives, comme consulter un médecin de famille, un pharmacien ou le 811.

En termes de maladie mineure ou bénigne, Mme Courchesne énonce entre autres une allergie mineure, une gastro-entérite sans signes d’aggravation, des signes d’infection urinaire ou un mal de gorge.

« Le taux d’occupation sur civière a dépassé notre moyenne qu’on voit normalement à urgence. Nous avons récemment vécu une hausse d’achalandage par rapport à notre moyenne de l’année dernière. »

Fanny Courchesne

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