Agressions sexuelles sur mineurs
Un pédophile écope d’une peine d’emprisonnement de six ans et demi
François Lépine, 54 ans, a été condamné par la juge Yanick Laramée le 31 janvier 2020 au palais de justice de Mont-Laurier à une peine d’emprisonnement de six ans et demi pour des agressions sexuelles sur des mineurs.
L’accusé a plaidé coupable le 27 janvier d’avoir agressé sexuellement cinq personnes de sexe masculin et féminin âgées de moins de 14 ans sur une période de 16 ans dans les années 1980 et 1990. Les agressions se sont principalement produites dans le district judiciaire de Labelle.
Lors de l’énoncé des faits par Me Marie-Christine Loiseau, procureure aux poursuites criminelles et pénales (DPCP), la juge Yanick Laramée a souligné qu’elle avait des inquiétudes et qu’elle avait rarement vu des gestes aussi accablants.
Pour deux des victimes, les agressions se sont produites lorsqu’elles avaient entre cinq et 14 ans. Pour l’une d’entre elles, on parle d’agressions à plus d’une trentaine de reprises. François Lépine a notamment contraint un garçon à sodomiser une fillette en la menaçant de lui arracher la langue si elle parlait.
Pour les trois autres victimes – sans vouloir minimiser les impacts – la fréquence des agressions a été moindre et sur des périodes plus courtes. L’accusé leur offrait des bonbons pour les récompenser.
La juge Laramée a déclaré l’accusé coupable et a ordonné immédiatement sa détention, mais a reporté le prononcé de la peine au vendredi suivant.
Remords
Sans vouloir minimiser les faits, Me Éric Raymond, l’avocat de l’accusé, a indiqué que son client avait fait une déclaration incriminante et qu’il avait même déclaré des gestes que les victimes avaient oubliés.
L’accusé est venu à la barre et a déclaré qu’il regrettait sincèrement les gestes posés et qu’il demandait pardon à ses victimes.
Il a également avoué avoir été agressé sexuellement dans son jeune âge.
Déclarations des victimes
Une des victimes, en pleurs, est venue livrer un témoignage bouleversant. Les séquelles ont été nombreuses : de la peur, de l’angoisse, du manque de confiance, de la difficulté avec son intimité.
Elle a avoué avoir fait une tentative de suicide à l’âge de 13 ans et avoir suivi une thérapie en psychiatrie. Pendant toutes ces années, elle a fait semblant que tout allait bien et que l’école était son havre de paix. Encore aujourd’hui, elle est médicamentée pour ses problèmes d’insomnie.
La juge Laramée a souligné son courage.
Les autres victimes ont livré leurs témoignages par l’intermédiaire de la procureure de la poursuite. Les séquelles sont de même nature : de la honte, de la peur, de la méfiance, du manque confiance envers les autres personnes, le peu d’amis. Une victime a même mentionné ne pas faire garder ses enfants.
Décision du tribunal
La juge Laramée a expliqué avoir reporté le prononcé de la sentence afin de pouvoir prendre connaissance de l’entièreté des déclarations des victimes et de la jurisprudence déposée.
Après avoir résumé l’ensemble des faits et des impacts négatifs sur les victimes, la juge a mentionné que l’objectif essentiel du prononcé d’une peine est de contribuer au respect de la loi et au maintien d’une société juste, paisible et sûre par l’imposition de sanctions justes. Ces sanctions doivent-être proportionnelles à la gravité de l’infraction et au degré de responsabilité du délinquant et prendre en considération les facteurs aggravants et atténuants.
La juge a également mentionné que les séquelles sur les victimes sont d’une gravité et d’une lourdeur inouïes. Selon elle, les crimes commis par M. Lépine sont des crimes odieux, abjects et révoltants. Pour la juge Laramée, l’accusé a littéralement et sans scrupule volé l’enfance et l’adolescence des victimes et rien ne pourra jamais racheter le mal qui a été fait.
« L’accusé a littéralement volé l’enfance et l’adolescence des victimes. »
La juge Yanick Laramée
Après réflexion, la juge a accepté la suggestion commune des avocats de la poursuite et de la défense et a imposé à François Lépine une peine de six ans et demi d’emprisonnement.
De plus, pendant sa détention, il lui sera formellement interdit de communiquer directement ou indirectement avec les victimes. Son nom sera également inscrit au registre des délinquants sexuels à perpétuité.
À sa sortie de prison, il sera soumis durant une période de 20 ans à une ordonnance d’interdiction, soit de ne pas se trouver dans un parc, cour d’école, garderie, à moins de 2 km de la résidence des victimes et de ne pas se trouver seul en présence de personnes de moins de 16 ans.
En terminant, la juge Laramée s’est adressée aux victimes en leur mentionnant que la peine imposée aujourd’hui ne rachètera jamais l’horreur qu’ils ont vécue et a souhaité qu’ils puissent trouver un peu de paix dans leur cœur. Elle les a également remerciés pour leur courage.
Imprécisions volontaires
Dans cet article, le manque de précision est volontaire pour respecter l’ordonnance de non-publication émise par le tribunal qui pourrait permettre d’identifier les victimes et par respect pour ces dernières.
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