Dans les couleurs d’un nouvel album
Entrevue avec Bobby Bazini
Au moment de l’entrevue, Bobby Bazini s’apprêtait à reprendre la route d’une tournée qui a été freinée par la COVID19. Et on sentait bien l’enthousiasme dans la voix du chanteur de C’est la vie et plus récemment, Move Away à l’idée de reprendre la route avec sa besace musicale. L’Adélois a pleinement profité de cette pause forcée pour rentrer en lui-même et créer de nouvelles chansons, lui qui peut en composer jusqu’à une centaine avant d’arrêter son choix et les intégrer à un futur album. Pratiquement un an après la sortie de Move Away, il peaufine présentement son 5e album …
L’an dernier en octobre, tu revenais d’une tournée en Europe. Durant la dernière année, qu’est- ce qui t’a occupé ?
Comme j’avais du temps, ce qui est plutôt rare, j’avais accumulé beaucoup de nouvelles chansons alors j’ai planché sur un nouveau projet d’album. Autrement, j’ai eu du temps pour faire du padle board, entre autres, et passé beaucoup de temps sur le bord de l’eau. D’ailleurs je n’ai jamais fait autant de sport à date, trop occupé habituelle- ment par les spectacles et les tournées!
Pour ton album Move Away, tu me disais que tu avais composé une centaine de chan- sons pour finalement n’en retenir que 13. As-tu gardé ce rythme de création pour ton nouveau disque ?
Oui, mais il y a quelque chose de complètement nouveau dans la création de nouvelles chansons. J’ai puisé à même mon matériel mais aussi, j’avais envie d’un peu de nouveauté dans le son et le rendu. J’en ai repris quelques-unes sauf une qui dormait dans mes papiers, que je n’avais jamais utilisée et que je traîne depuis 2015. C’est une pièce country que j’avais coécrit avec Chris Stapleton, chanteur et producteur américain, un peu avant qu’il soit ultra connu. Ce fut un privilège qui ne se reproduirait peut-être plus maintenant qu’il a sa notoriété. Au moment de notre rencontre, ç’avait été très productif; on avait abouti trois chan- sons en à peine une heure! J’en avais utilisé une (One Last Time) sur mon album Summer is Gone. Ce qui ne veut pas dire que mon prochain disque sera country, il ne l’est pas, mais on a réarrangé la pièce pour l’amener dans l’univers musical où je suis en ce moment, en changeant un peu l’habillement, plus soul, plus années 70.
La tournée se mettra bientôt en branle. Où irez-vous ?
La tournée a débuté cet automne en commençant à Val-Morin puis à Montréal au Théâtre Outremont, des dates qu’on devait faire en 2020… Ensuite, on visitera plusieurs villes au Québec. Mais il faut dire que mon groupe et moi avons tout de même fait quelques spectacles, notamment en Suisse et dans l’Ouest canadien, ensuite une mini-tournée de 30 dates au Royaume-Uni. On va par- courir le Québec en 2022 et 2023. Et je serai avec un groupe complet ce qu’on ne pouvait pas faire durant la pandémie. Donc dans mon spectacle, je puise au travers les pièces de mes albums en plus de dévoiler quelques nouvelles pièces et faire quelques reprises notamment, Cupid, une pièce de Sam Cook qui m’a toujours beaucoup inspiré au début de ma carrière, comme l’a été Mar- vin Gaye également. J’irai aussi deux fois à Toronto notamment au Massey Hall à l’invitation du Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens.
Quelles sont les collaborations que tu as faites pour ton prochain opus ?
Mon album Move Away était la continuité de Summer is Gone. Donc j’ai continué de collaborer avec des musiciens et arrangeurs, mais plusieurs autres se sont ajoutés au fil de mes voyages et rencontres. J’ai écrit une soixantaine de chansons pour le prochain album et je réalise que je suis revenu à mes propres avenues, plus près de mon style, sans rien enlever aux gens qui m’ont aidé musicalement. Durant la pandémie, j’ai beaucoup écrit en solo, un retour à mes racines mais toujours en évoluant, avec le bagage de plus en plus élaboré que j’ai avec les années. Le prochain album sera très «années 60-70», avec des influences de Mar- vin Gaye, du folk à la Nick Drake, de Joni Mitchell et de Bill Withers (soul, Rythm’n Blues), entre autres. C’est un peu l’album de rêve auquel je pensais souvent et ce sera le cas. On pense le sortir en 2023.
On s’est parlé l’an dernier et tu me disais que tu voulais enregistrer ton prochain album avec tes propres musiciens…
En effet, c’était dans les projets au départ. Ce qui est intéressant avec les albums versus les spectacles, c’est que tout est possible. Mes musiciens sont toujours avec moi en spectacle, mais pour enregistrer l’album, c’est différent, avec les collaborateurs qui se sont joints au pro- jet. Au final, je peux dire qu’il sera entièrement enregistré au Québec, comme c’était le cas de mon tout premier disque Where I Belong. Pour Move Away, on l’avait enregistré à Los Angeles et à Londres.
Qui sont ces collaborateurs ?
J’ai travaillé avec le réalisateur Connor Seidel, un artiste que j’ai découvert il y a quelques années par l’entre- mise des Sœurs Boulay avec qui il a travaillé sur La mort des étoiles et je trouvais que leurs chansons sonnaient vraiment bien. Hasard, Connor Seidel avait entendu parler de moi à Londres (il vient du Québec !) et, double hasard, son studio d’enregistrement est à Sainte-Adèle, dans le même patelin que moi ! La connexion a été très bonne. Je ne me souviens pas d’avoir eu une collaboration aussi créative et artistique qu’à son contact. On est devenu très proche en peu de temps. En trois semaines, on avait passé toutes les nouvelles chansons dans son prisme et presque complété l’album. Comme on est deux «trippeux» de musique, qu’on avait les mêmes inspirations et influences, ç’a été très productif. Je lui ai dit que je voulais que cet album soit mon plus ambitieux. Il m’a dit qu’il voyait ça pour tous les albums qu’il réalise. Ça promettait !
Ton album sera uniquement en anglais ?
Oui, c’est dans cette langue que je m’exprime le mieux, mais je n’oublie pas le français, d’ailleurs, j’ai des idées pour des chansons éventuelles. Rien de concret encore, mais c’est toujours dans un petit coin de ma tête ! Il faut juste trouver la bonne façon de le faire à travers mon style musical pour que ce soit bon et cohérent. À suivre !
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