Société d'histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides
Les enfants colons Touchette (2/2)
Par Mgr Hercule Touchette. De retour à Nominingue, Josaphat, 16 ans, rassura ses parents, toujours très inquiets de leurs enfants laissés seuls, exposés à tous les dangers de la route, et n’ayant pas l’habitude de marcher de longues distances.
Une quinzaine de jours plus tard, Josaphat repartit pour leur ferme sur la Lièvre, avec deux traîneaux confectionnés par la famille, l’un chargé de linge, l’autre de ses petites sœurs Cécilia, 4 ans, et Bernadette, 2 ans. Il était accompagné d’Alma, 15 ans, et de Noé leur père, qui allaient faire le trajet à pied comme lui. Leur mère restait à Nominingue avec Henriette, 8 ans, et bébé Roméo.
Les derniers six milles de leur parcours de trente milles devaient se faire sur la rivière du Lièvre, et on était en mars, alors que la glace est quelquefois trompeuse. Évrard, 13 ans, et Léonie, 10 ans, demeurés seuls à la ferme, les virent venir sur la rivière, à une distance d’environ deux milles. Ils croyaient que leur père ne pourrait pas aborder la glace qui ne rejoignait pas la rive par endroits. Malgré leur jeune âge, ils eurent l’idée d’aller jeter sur le bord de la glace quelques bouts de bois. En s’apercevant qu’elle pliait sous leurs pas, ils décidèrent de construire un pont permettant aux voyageurs de monter sur la terre. Toute la famille réalisa que ce pont les avait sauvés: sans cet ouvrage, la rivière les aurait tous engloutis.
À la fin de mars, il était trop tard pour retourner à Nominingue chercher la mère et les deux enfants: la neige fondait et l’eau montait considérablement. Ce n’est qu’en juin 1886 qu’elle put rejoindre sa famille. Quelle joie que son arrivée! Mais aussi quelle peine pour elle en les apercevant tous couverts de piqûres de mouches dont ils étaient dévorés. Avec elle commença la vie d’une brave famille de cultivateurs dévouée au sol, qui ne manquait pas de charme malgré toutes les misères endurées et l’ennui qu’ils éprouvaient isolés dans une forêt où le plus proche voisin était à une distance de six milles environ.
Ils ont manqué de provisions sans pour cela manquer d’argent. Une semaine à manger de la citrouille; une quinzaine de jours à la fricassée de poissons. Mais il y avait toujours du pain. Le seul endroit où se procurer des provisions l’hiver, c’était les compagnies de bois. Les parents étaient bien tristes de ne pas pouvoir donner autre chose à leurs enfants qui, malgré tout, réclamaient.
Au cours de l’été 1887, ils déménagèrent sur une terre plus près du chemin et plus bas sur la rivière. Ce lot avait appartenu à une famille de Chambly qui s’était découragée. Les enfants étaient très contents, s’imaginant qu’il leur serait plus facile de prendre le chemin de Sainte-Agathe, s’ils s’ennuyaient trop. Un jour Noé Touchette conduisit sa femme à Saint-Sauveur-des-Monts chez leur fils marié, Wilfrid. Elle en revint des mois plus tard avec un bébé, Albertine.
Le combat contre la misère dura quelques années, puis vint l’aisance. Mais d’autres épreuves frappèrent alors la famille. Roméo, 9 ans, se noya, et Bernadette mourut de diphtérie à 14 ans. En juillet 1903, Évrard, marié depuis quelque temps et père d’un enfant, trouva la mort au pont de Ferme-Rouge, dans l’écroulement des échafauds sur lesquels il travaillait. Il avait 29 ans.
Condensé d’extraits d’un texte de Mgr Joseph Hercule Touchette, ˂@Ri˃Récit des aventures de Noé Touchette˂@$p˃, 1926.
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