La première campagne électorale de Pierre Elliott Trudeau avait adopté le slogan, efficace, suivant: «Pour une société juste». L’idée était de souligner, facile à comprendre, l’importance d’éradiquer le plus possible les inégalités entre les diverses classes de citoyens, notamment sur le plan économique. Qu’on aime ou pas le père de Justin, avouons que l’objectif était des plus louables.Parce qu’un truc semble, et à très juste titre, mettre invariablement le citoyen en rogne: le sentiment d’injustice, si bien incarné par le slogan Trudeau.Or, le gouvernement Couillard fait visiblement fi de cette règle de base. Injustice lors des généreuses subventions à Bombardier, alors même qu’il coupait, à qui mieux mieux, à même la plupart des programmes sociaux. Injustice face aux régions, lesquelles durent faire, davantage que les grands centres, les frais desdites coupures (un job à 40 000$ à Mont-Laurier étant, au prorata, plus important qu’à Montréal). Injustice quant au récent 500 millions de dollars versés, encore une fois, aux médecins spécialistes. Cette dernière énormité survient, ô ironie, en plein milieu de la crise, justifiée, du milieu infirmier.Difficile, côté iniquité, de faire pire, si vous voulez mon avis. Parce que oui, bien entendu, les Québécois(e)s sont attachés à leurs médecins spécialistes (comment pourrait-il en être autrement?). Mais reste qu’ils considèrent également l’importance du travail infirmier. Ceux et celles qui se tapent des heures de fous, dans des conditions souvent absurdes. Et bien qu’il soit normal qu’un fossé existe entre les deux professions, n’en demeure pas moins que l’élargissement éhonté, et visiblement sans limites, de ce même fossé, a de quoi fâcher le plus patient des… patients.Pendant plusieurs années, ceci dit, le citoyen a accepté les concessions, importantes, faites aux médecins spécialistes. Par exemple dans le temps où ces derniers étaient représentés par un négociateur féroce, vindicatif et opiniâtre. Un certain…Gaétan Barrette, lui même radiologue.On parle ainsi, et même avant le récent paiement de 500 millions, d’augmentations parfaitement stratosphériques, et ce, en quelques années seulement. Tellement que certains encaissent actuellement des revenus annuels avoisinant les 700 000$, près de quatre fois la paie du premier ministre.L’insulte à l’injure? On permet aussi à ces derniers, depuis les années Couillard, de s’incorporer à titre d’entreprises. Le résultat? Une merveilleuse économie d’impôts, merci aux déductions maintenant possibles. Comme celles de «faire passer» ses pneus d’hiver sur son T4. L’insulte à l’injure, bis? Qu’après toutes ces augmentations et ladite incorporation, on leur offre également la (minuscule, mais quand même) augmentation offerte aux travailleurs du secteur de la santé. Les médecins spécialistes, selon notre gouvernement, seraient ainsi à la fois des entreprises et des…fonctionnaires. Un oxymore.Morale de l’histoire? Deux. La première, qu’il est peut-être temps que les spécialistes fassent, enfin, leur examen de conscience et renoncent aux 500 milllions. Question de justice envers leurs concitoyens, notamment les infirmières. La deuxième, que l’extrême-générosité de l’État envers ses privilégiés, c’est un peu comme la barbapapa. Au début, c’est cute. Mais à la longue, ça écœure.L’extrême-générosité de l’État envers ses privilégiés, c’est un peu comme la barbapapa. Au début, c’est cute. Mais à la longue, ça écœure.
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