Avocat, docteur en droit et politologue f_berard@twitter
L’année des populismes
2018 se veut un échelon supplémentaire dans l’accession des populismes, alimentée et maintenant souhaitée par une tonne d’intervenants politico-médiatiques et électeurs. Un bref tour d’horizon occidental suffit pour s’en convaincre: la Turquie, où l’État de droit s’est parfaitement effondré, des juges recevant dorénavant leur commande du politique, et les profs d’université peuvent aujourd’hui perdent leur job pour être en désaccord avec le pouvoir; la Hongrie, où l’extrême-droite est maintenant bien installée et donne l’ordre à ses soldats de faire feu sur les migrants; l’Italie, qui, non sans fierté, a reviré de bord un bateau de migrants sur le point de s’échoir; l’Espagne, qui vient de voir un de ses districts régionaux élire, elle aussi, l’extrême-droite; le Royaume-Uni, empatouillé dans son Brexit, lequel était né, soyons honnête, d’un discours de repli sur soi et de luttes aux «ennemis» des Britanniques; la France, oui, la France, où maintenant 41% de Français souhaitent le retour d’un «pouvoir autoritaire». Le Brésil, bien évidemment, lequel vient d’élire en bonne et due forme un fasciste qui l’est tout autant, ce dernier ayant promis de fusiller ses adversaires politiques, de ravager les forêts amazoniennes (pourtant poumons de la terre) au profit de l’agriculture, de «régler le cas» des gais et lesbiennes, noirs et autochtones. Les États-Unis, où l’ensemble de l’œuvre du président Trump passera indubitablement à l’histoire, évidemment pour (toutes) les mauvaises raisons (du monde), notamment ce fameux «mur» à la frontière mexicaine, proche d’un délire assuré et assumé. Et le Canada, dans tout ça? Dernier refuge de l’anti-populisme? Le Saint Graal du respect des libertés individuelles et du vivre-ensemble? Pas sûr de ça. Doug Ford, par exemple. Élu principalement sur le socle du populisme, notamment sur la promesse de bière à une piasse. Avouez qu’elle est forte, celle-là. N’importe quel cégépien posant sa candidature au conseil étudiant ferait rire de lui avec une proposition semblable… On peut évidemment ajouter à ceci son dédain pour la question environnementale, coupant les subventions aux voitures électriques et surtout, retirant l’Ontario de la (névralgique) Bourse du carbone. S’ajoute à ce triste palmarès les désastreuses mesures annoncées envers les Franco-Ontariens. À l’échelle fédérale? Le chef de l’opposition officielle, Andrew Scheer, qui chauffe sévèrement les fesses de Trudeau pour la toute prochaine élection. Et qui est ce Scheer? Un créationniste opposé au Pacte mondial sur les migrants, et dont la plate-forme environnementale tient du néant. Voilà qui promet. Et Québec? On a assez souvent parlé de Legault, vous connaissez ma pensée là-dessus. Espérons néanmoins que la propension de son gouvernement à épier les sondages puissent recentrer un brin son programme, notamment en matière d’environnement. Un mot en terminant, chers lecteurs et chers lectrices, pour vous souhaiter la meilleure des 2019 en espérant que nous puissions, comme le disait Camus, empêcher que le monde ne se défasse. Ceux et celles qui me connaissent savent à quel point il s’agit d’un honneur, pour moi, de prendre la relève de feu mon grand-père Bisaillon, et de chroniquer en ces pages. Un plaisir et un bonheur de demeurer en contact avec ma région natale, laquelle coule encore quotidiennement dans mes veines. Bonne année!CHRONIQUE juridique
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