Septembre 2017. J’assistais, à la gentille invitation de mes amis Doré, Lebeau, Forget et Parent, au Festival international de Mont-Laurier. Une première, pour moi. À ma grande honte. Parce que ce qui se trame sous mes yeux se veut noble, incandescent, transcendant. Plus d’une vingtaine de troupes amateures arpentant les rues et institutions lauriermontoises. Des Marocains. Des vedettes Netflix. Des enfants russes sourds et muets. Oui, vous avez bien lu. Chacun y va de sa représentation devant un public souvent admiratif, toujours contemplatif. Sous le grand chapiteau, en plein cœur du centre-ville, se côtoient membres de la communauté internationales et fiers représentants de la place. De la danse. Musique de feu. Alcool à flot. Malgré la barrière linguistique évidente dans plusieurs cas, celle-ci cède place à d’autres moyens de communication. Rire. Sourire. Gestes amicaux et chaleureux. Croule ainsi sous ces airs d’humanisme ma ville d’enfance…Une fierté corrollaire emplie mes poumons. Moi qui, comme tant d’autres au Québec, ont du subir les taquineries de Montréalais quant à mes origines régionales et ses activités aux antipodes du citadin moyen, a enfin sa revanche. L’un des plus grands festivals international de théâtre en…Occident. La culture, cette nourriture de l’esprit, ne constituerait ainsi pas l’unique apanage des grands centres urbains. Elle se diffuse et se déploie, ô merci, même dans les coins éloignés. Et dites, amis montréalais, combien d’entre vous ont-ils déjà osé participé à quelconque activité culturelle régionale? Serait une bonne idée. Surtout dans le cas du Festival international. Parce que vous ne le trouverez nul part ailleurs. Montréal compris. Mais au-delà de la fierté de voir mon patelin tirer les ficelles de la grande culture, s’ajoute une considération encore davantage marquée et marquante, celle de combattre les plus grands ennemis contemporains : les populismes. Ceux-là même qui s’affairent à déchirer les divers tissus sociaux. Ceux-là même qui se nourrissent de division, de haine et de peur. Ceux-là qui, instrumentalisés par quelques esprits dignes des être les plus détestables qu’il soit, assurent actuellement le recul le plus complet de nos humanités. La construction d’un mur, par exemple. L’ordre donné aux militaires hongrois de faire feu sur les migrants traversant la frontière. Le refus de la République de Malte d’accueillir sur ses cotes une embarcation de réfugiés, retournant ce dernier comme une crêpe, sous les applaudissements nourris de son assemblé législative. Le fait que 41 pourcent des Français souhaiteraient le retour d’un quelconque pouvoir autoritaire. La crise des « gilets jaunes » témoignant d’une fracture occidentale de plus en plus évidente entre les classes sociales, entre les régions et les grands centres. Un Brésil ayant élu, démocratiquement par surcroît, un facho quasi-assumé. Un Trump qui, au-delà de son mur, prône quotidiennement l’érection de la peur, du racisme et de la crainte d’autrui.Le rapport avec le Festival international de Mont-Laurier? Énorme et étroit. Parce que l’avenir de l’humanité, s’il en est un, passe indubitablement par la reconstruction et l’effervescence de ponts, justement. Ceux entre les femmes et hommes de toute origine, langue et culture. Comme l’assure le Festival. Empêcher, comme disait Camus, que le monde ne se défasse…
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