Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides
Cyrille Lafontaine : homme d’action à Ferme-Neuve (4)
Collaboration spéciale – Réjeanne Leblanc (auteure) & Gilles Guénette (coauteur). Si Cyrille est cultivateur avant tout, on peut affirmer qu’il est tout autant un citoyen impliqué dans son milieu; un entrepreneur et un homme d’affaires averti, ainsi qu’un habile politicien.
Un évènement survenu lors de la visite du premier ministre Félix-Gabriel Marchand à l’été 1899 peut servir d’exemple pour illustrer son flair de politicien. Après avoir assisté à la bénédiction de la cloche de l’église de Nominingue, le premier ministre et ses compagnons de voyage se mettent en route vers le Rapide-de-l’Orignal qu’ils atteignent après une halte de quelques heures à Kiamika. En réponse à une invitation du député du comté d’Ottawa, C. B. Major, les voyageurs ne vont pas se rendre à la Ferme-Neuve, ils vont plutôt bifurquer vers le lac des Îles, que le journaliste ébahi qualifie de « mer intérieure ». Le trajet du retour doit s’effectuer par la descente de la Lièvre en canot jusqu’à Buckingham, et de là boucler la boucle au point de départ de Montréal, mais cette fois en wagon.
Malheureusement, lors du parcours entre le lac des Îles et la rivière du Lièvre, des canots ont touché le fond et crevé. Certains visiteurs ont dû marcher tout le long de la rive jusqu’à l’embouchure de la petite rivière, environ 6 km.
Là, je m’arrête et je laisse la plume au journaliste du journal Le Canada Français: « Au lieu de ralliement, l’intrépide colon de la Ferme-Neuve, Cyrille Lafontaine, a reçu les voyageurs à bras ouverts. Il avait à la disposition de ces derniers, un grand “boat de cage” à six rameurs. Tous ont repris le large, illuminés par les grands feux allumés par Lafontaine ».
Cyrille avait prévu, non pas l’incident des canots, mais un moyen de transport plus confortable pour le premier ministre et son escorte. Il a probablement descendu la Lièvre de la Ferme-Neuve jusqu’à l’embouchure de la petite rivière du lac des Îles avec six intrépides compagnons rompus à l’exercice, un parcours d’environ 55 km. Un beau coup d’éclat qui va le mettre sous les projecteurs de la politique au niveau régional.
Cyrille est un homme d’affaires avisé et visionnaire. En consultant le Registre foncier du Québec, on trouve des dizaines et des dizaines de transactions de vente de terrains découpés dans ses lots. La municipalité de Ferme-Neuve s’est érigée principalement sur ses lots du rang 1 du canton Pope. D’ailleurs, plusieurs de ses descendants vont marcher dans ses pas, principalement Joseph.
Vers 1910, à l’âge respectable de 65 ans, Cyrille vend la majeure partie de son domaine à ses deux fils, Léonard et Joseph. Selon les actes de vente, chacun devra débourser 1 500$. De plus, ils s’engagent à « … fournir et livrer, dans le cours du mois d’avril, au vendeur et à son épouse actuelle, Lucie (sic) Moncion, au domicile de ces derniers et jusqu’au décès du dernier mourant d’eux, dix cordes de bois de chauffage, en merisier, de deux pieds de longueur. » Lors du recensement de 1911, Cyrille se déclare rentier.
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