Plutôt rarement, sinon exceptionnellement, je m’autorise une chronique plutôt personnelle, presque anecdotique. En voici une. Parce que le besoin s’en fait sentir, sans doute, mais aussi histoire d’assoir l’évidence.
Pas besoin d’un dessin, tous le savent, les médias sociaux ont rendu le débat public encore davantage pénible. Pratiquement impossible, à vrai dire, de trouver une seule journée sans insultes, quolibets ou autres accusations acerbes. Le degré de méchanceté varie, bien entendu, à l’instar de celui de la dangerosité.
Les menaces semi-voilées ou pire, anonymes, qui font douter. Des coups de fil incessants, aussi. Oseraient-ils s’attaquer à ma fille? Sûrement pas, mais va savoir. Merci à quelques amis flics au fil des ans qui enquêtent sur mes intimidateurs, même parfois sans que je ne le demande.
Reste aussi, évidemment, les attaques à visage découvert. Celles-ci, ironiquement, font parfois autant peur. Parce que si le mec est prêt à menacer de la sorte, « publiquement » et sans gêne, d’aucuns se méfieraient de ses intentions réelles.
Au palmarès, figure la perle suivante, trouvée sur la page Facebook de TVA: « Ce sacrement de Bérard-là, je m’occupe de l’envoyer dans l’État islamique pour qu’on lui coupe la tête pour qu’il commence à réfléchir… »
Réfléchir une fois la tête coupée? Fallait y penser…
Un autre type de menace afflue ces derniers temps, soit depuis que j’ai adopté Georges, un micro-cochon de compagnie: « Quand tu seras pas là, on va aller griller ton câlisse de cochon, mon estie, il va être délicieux ».
Si je trouvais cette atmosphère difficile initialement, le temps a fait son œuvre, au point où me suis habitué, en quelque sorte. Reste que certaines blessent encore. Drôlement, même, parfois.
Ce fut le cas récemment, sur la page Facebook de votre journal favori, à la suite de ma dernière chronique. Un sort la bombe nucléaire: « [Bérard] est si fier de son coin de pays que pour lui on est juste une bande de pèquenauds de campagne mal éduqués! »
Wow. Celle-là, je dois bien avouer, fait mal. Très mal. Je demande au lecteur: « Vous pouvez me trouver un seul commentaire – écrit ou oral – où j’aurais méprisé les gens de ma région? ». Pas de réponse de sa part, bien sûr. Parce qu’une telle illustration n’existe tout simplement pas. Pourquoi? Parce que je dis et pense le contraire. Systématiquement. Parce que je suis le premier à clamer, haut et fort, mes origines. Dans mes classes à l’UdM. Dans mes conférences, au Québec ou à l’étranger. Dans les médias. En bref, partout. Et tout le temps.
Au-delà de la parole, les actes : c’est un plaisir et honneur pour moi de participer depuis 2014 au show du matin de CFLO, maintenant cinq fois semaine. Idem pour la chronique que vous lisez en ce moment, pour un journal où mon grand-père Phil a aussi écrit, il y a des décennies. Re-idem de participer à chaque édition ou presque du Colloque science et culture de notre Cégep. Re-re-idem pour des conférences multiples au CFP, Chambre de commerce, écoles primaires. Re-re-re-idem pour avoir servi, avec bonheur, à titre de président d’honneur de notre dernier Festival international de théâtre, que j’ai vanté à qui veut l’entendre.
En fait, aucune journée de ma vie ne se déroule sans référence à ma région, sans réflexe ou nostalgie d’expérience vécue. Être loyal et redevable à celle-ci est tributaire de son seul mérite.
Si la vie m’a amené géographiquement ailleurs, Mont-Laurier, ses gens et culture demeurent mon seul phare, mes seules racines. Parce que si on peut sortir le gars de chez lui, l’inverse est impossible.
Ps: je serai en séance de signature le jeudi 12 et samedi 14 mai, à la Papeterie des Hautes-Laurentides. Au plaisir de vous y voir 🙂
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